Non! il ne faut pas être riche pour voyager à long terme, seulement un montant initial est suffisant pour vous lancer.
Non! nous ne sommes pas en vacances toute l’année et le travail sur la route demande une grande rigueur.
Oui! le jeu en vaut la chandelle (pour nous), mais c’est un style de vie qui peut ne pas plaire à tout le monde.
Partir à l’aventure et découvrir le monde sans billet de retour, ça en fait rêver plus d’un, mais ça en rebute aussi certain. On entend de plus en plus parler de gens qui en ont marre de leur situation actuelle et qui partent à l’étranger dans l’espoir de changer de vie. Dans ce genre de situation, les soucis par rapport à l’argent viennent souvent cogner aux portes assez rapidement. L’option la plus populaire est de se poser quelque temps et de chercher un moyen pour renflouer les caisses. Voici nos conseils pour ceux qui aimeraient voyager à plus ou moins long terme, tout en gagnant leur vie en cours de chemin.
Avant toutes choses, mieux vaut être bien dans sa tête, savoir ce que l’on veut et avoir une idée de ce que l’on va chercher ailleurs. Il faut savoir que nos problèmes personnels nous suivront où que l’on aille. Dans les moments difficiles et d’incertitudes, notre objectif et nos motivations initiales sont là pour nous aider à garder le cap et le moral.
Peu importe votre motivation de quitter votre quotidien pour partir à l’aventure, il faut relativiser les bienfaits du voyage. Oui, le voyage vous permet un recul sur votre situation actuelle, il vous ouvre les yeux sur une autre réalité, mais il ne fait pas le travail de vous changer à l’intérieur. Vos démons, vos manies et vos doutes resteront peut-être silencieux pour un moment, mais ils ne disparaîtront pas pour autant dès que la routine vous rattrapera. Et en voyage ou pas, la routine vous retrouve toujours.
Tout d’abord, il faut trouver le pays qui correspond le plus à ce que vous chercher : Désirez-vous un pays avec un coût de la vie plus faible (ce qui veut dire, en général, avec un salaire plus bas) ou un pays avec des salaires élevés (avec un coût de la vie plus élevé) ?
Le choix du pays s’avère très important à tous les niveaux et il faut s’avoir se poser les bonnes questions. Le climat fait varier l’équipement nécessaire avant départ, le coût de la vie fait varier le budget et la distance du pays par rapport à chez soi fait varier le prix de transport. Tous ces éléments doivent être pris en compte, avant de vous embarquer en destination de cette nouvelle grande aventure.
Vous connaissez quelqu’un qui y est déjà allé ou quelqu’un qui vit sur place ? Bonus ! Il ou elle pourra surement vous renseigner sur la logistique sur place. Le meilleur moyen de concrétiser votre futur grand rêve, c’est de le rapprocher de la réalité en posant le maximum de questions pratiques du quotidien sur place. La préparation reste de loin votre meilleur allié.
Les points techniques à ne pas oublier
Vous semblez avoir trouvé l’endroit idéal, voici quelques questions qu’il faut savoir répondre avant de partir.
» Faut-il un visa pour y travailler ?
possibilité de working holiday visa, se mettre en indépendant, travail à distance
» Suis-je couvert par mon assurance dans ce pays ?
plus cher pour voyager aux États-Unis, suis-je couvert dans un DOM-TOM
» Quels genres de travail puis-je espérer y trouver?
les métiers saisonniers (touristiques ou agricoles) sont faciles à trouver et vous permettent un départ en douceur côté financier
» Le salaire minimum ressemble à quoi versus vos dépenses du mois?
après la bouffe, le loyer, les activités puis-je économiser ou pas?
» La période de l’année est-elle propice pour y trouver un logement ?
certains pays demandent un bail de 6 mois minimum, d’autres augmentent les prix pendant la haute saison. C’est à prévoir!
Tous ces points semblent banals à priori, mais ils sont cruciaux pour assurer un bon départ. Les premiers temps sont là pour tester votre motivation profonde. Si vous arrivez à gérer les aspects techniques avant le jour J, il sera plus facile de vous concentrer sur l’essentiel et ne pas vous laissez abattre par les premiers incidents de parcours.
En fonction du pays où vous souhaitez aller et s’il répond toujours à vos exigences, il faut prévoir un minimum de fond. Une base monétaire qui vous permettra de tenir au moins pour le premier mois. Cette somme peut parfois s’avérer élevée selon la destination, voilà pourquoi le choix de votre pays de départ est très important. Logement, nourriture, transport, sorties pour rencontrer des futurs amis, la note peut vite monter. C’est un tracas en moins que de savoir qu’on peut se le permettre, mais ce n’est pas obligatoire. Il faut tenter de se connaitre vraiment et planifier pour le pire en se laissant une certaine marge de manœuvre, au cas où.
Gagner de l’argent, c’est aussi réduire ses dépenses
Notre plus grande constatation de la vie sur la route, surtout sur le long terme, c’est notre rapport à l’argent.
De manière générale, on nous apprend que: plus on gagne de l’argent, plus notre vie sera facile et plus notre stabilité sera assurée. On se doit d’économiser pour plus tard, au dépit parfois de notre bien-être actuel. La vie est ainsi faite.
À la base, malgré l’impression qu’on peut avoir, l’argent n’a pas été créé pour être économisé. Il a été inventé pour permettre un échange de savoir-faire entre des individus. La vraie valeur de votre personne sur cette terre n’est pas la grosseur de votre compte en banque, mais plutôt votre capacité à prouver cette dites valeur en tant qu’individus dans la société où vous vivez. Chacun d’entre nous possède une connaissance particulière qui lui permet d’aider quelqu’un d’autres dans son quotidien. L’argent dans tout ça est une solution, parmi tant d’autres, pour négocier la valeur de votre savoir-faire.
C’est bien beau tout ça, mais en voyage ça donne quoi ?
Dans nos voyages, on divise nos dépenses en sept groupes distincts: bouffe, logements, transports, activités, équipements, taxes et imprévus. Tous, à l’exception des trois derniers points, peuvent être payés en échange de notre temps. À la fin du mois, qu’on ait bossé pour un salaire de haut placé ou travaillé dans le champ en échange de notre nourriture et logement, il ne nous en reste souvent pas plus dans les poches.
Du coup, le temps passé à vivre ce mois en a-t-il vraiment valu la peine. Étions-nous heureux à faire ce que nous faisons? Avons-nous appris quelques choses de nouveau? Étions-nous fier de nous? Après quelques années sur la route, l’important n’est plus la hauteur du salaire gagné, mais bien le bonheur reçu à échanger la plus grande partie de nos journées contre des voyages uniques.
Mis simplement, un bon budget de voyage, c’est l’équilibre entre nos dépenses et revenus selon le temps passé dans un lieu donné. Si on dépense peu, en aidant quelqu’un d’autres qui nous fait voyager à sa façon, on a en bout de ligne besoin de moins d’argent pour voyager. Il faut seulement savoir regarder les choses du bon côté.
Voici quelques une de nos expériences qui pourraient vous inspirer:
» Voyage Travail: Échange de services en Norvège
» Bien réussir son échange de services
» Échange et visite des Blue Mountains en Jamaïque
» Voyager et faire du volontariat, nos bons plans
» Bénévolat à la Monkey Farm au Costa Rica
Deux grandes options s’offrent à vous pour gagner de l’argent en voyageant: soit par un boulot sur place, soit par un travail à distance.
Pour trouver un travail dans le pays même, vous devrez prouver votre forte expertise ou votre valeur ajoutée pour obtenir un boulot local (à l’exception du travail saisonnier qui reste assez accessible pour les étrangers). Si vous pouvez apporter une plus-value, vous trouverez assez facilement. Que vous soyez comptable, professeur de yoga, traducteur, musicien, ingénieur ou encore boulanger, avec un peu de débrouille, vous pourrez trouver votre bonheur partout. Il faut juste se lancer et avoir confiance en ses capacités.
En moyenne, le boulot de saisonnier est le plus facile à obtenir en terme de temps et d’efforts. Il faut bien être synchronisé avec le calendrier de votre nouveau pays d’accueil et talonner toutes les offres disponibles dans les délais demandés. Normalement, on parle d’un mois avant le début de la haute saison pour arriver sur place et pour envoyer ses CV. Le mieux est toujours d’être sur place pour postuler, les envois à distance ont moins de chance d’être retenus.
Exemples d’expériences
» Faire une saison à la montagne
» Faire une saison dans les îles
» Travailler dans les caraïbes: la réalité
Une autre solution pour gagner de l’argent en voyageant est le travail en ligne, d’où la nouvelle expression en vogue du moment: le « nomade digital ». On parle ici du concept de travailler à distance tout en vivant et voyageant dans un autre pays. Pour cela, une bonne connexion internet et une rigueur du tonnerre sont nécessaires.
Dans ce type de jobs, les boulots de freelance sont le plus fréquents. Il y a deux options, soit vous avez déjà des contrats de votre pays d’origine, soit vous comptez en trouver dans votre pays d’accueil. Pour cette dernière, il faut faire preuve d’une plus grande patience. En plus de devoir prouver les bienfaits de vos services, il faut considérer qu’un réseau de contacts dans un pays qu’on ne connait pas, prend plusieurs mois à établir. Encore là, les contacts d’avant départ sont les meilleures pistes pour démarrer. Sans oublier les expatriés de votre pays d’origine qui sont souvent très aidants, comprenant mieux que n’importe qui, la situation dans laquelle vous êtes.
Une autre question à se poser est de savoir si votre secteur d’activités actuel vous convient vraiment. Est-ce qu’un changement de carrière vers quelques choses de plus vous, serait possible dans votre nouveau domicile? Une passion vous anime et vous aimeriez la faire passer à un niveau supérieur pour en faire votre emploi principal? Pourquoi pas.
Si vous n’avez aucune expérience dans le domaine, commencer peut-être par un travail d’échange (bénévolat) qui sera plus approprié, dans les premiers temps, afin de prendre de l’expérience sur le terrain. Votre salaire sera en quelques sortes votre apprentissage d’un nouveau métier.
Une fois arrivé, il faut aller à la rencontre des employeurs, faire du stop, se faire des contacts, sortir, aller boire un verre, poser des questions dans son entourage et surtout ne pas rester seul. À tout instant, on se doit d’être ouvert à toutes propositions, rester flexible et réactif à ce qui se présente à nous, aller directement sur place rencontrer les gens en personne et ne pas hésiter à demander de l’aide autour de vous. Le bouche à oreille, il n’y a que ça de vrai!
La préparation du CV reste aussi très importante. Selon votre pays d’accueil, il y a des règles à respecter. Par exemple, en Amérique du Nord (Canada, USA) on ne met pas de photo sur son CV (discriminatoire) ou encore, en Nouvelle Zélande, on doit écrire en détails les fonctions effectuées dans ses emplois précédents. Par expérience, c’est toujours plus facile de faire photocopier un CV déjà imprimé à la maison, plutôt que de l’avoir en version digitale. Préparez le coup!
Avoir un logement confortable reste aussi une variable très importante. Après une dure et longue journée de recherche d’emplois, rien de tel pour recharger les batteries, que de bien se reposer avant de reprendre de plus belle le lendemain. Si vous voyagez seul, optez plus pour l’option appartement avec colloques afin de vous changer les idées et vous faire voir les difficultés initiales d’un autre point de vue.
Les premiers jours, renseignez-vous sur les bons plans dans les petites annonces et les journaux locaux, sur les sites web communautaires ou les pages Facebook d’expatriés de votre pays / région / ville d’accueil. Sachez demander de l’aide autour de vous. Sortez de votre zone de confort et soyez patient, ce n’est pas toujours facile de trouver et de bien s’installer rapidement dans un nouveau chez-soi.
Il ne faut pas s’inquiéter, après quelque temps, on trouve. En fait, on trouve toujours si l’on veut vraiment. Ce ne sera peut-être pas le boulot de vos rêves au départ, mais on ne peut pas se permettre d’être difficile. Il faut accepter les horaires contraignants, et même si le salaire est en dessous de vos attentes, c’est mieux que rien et il sera toujours temps de trouver autre chose par la suite.
Comme dans n’importe quel boulot, il faut trouver sa plus grande valeur et bien la mettre de l’avant. Peu importe votre corps de métier, votre savoir-faire peut être bénéfique pour quelqu’un d’autre, même à l’autre bout du monde. La différence est la manière avec laquelle vous vous y prenez et l’angle sur lequel vous jouer. Il faut prendre en compte que, parfois, les locaux dans certains pays reçoivent un salaire moindre.
Sachez considérer le point de vue de votre futur employeur. Mettez de l’avant comment concrètement, vous pourriez l’aider lui, tout en vous aidant vous. Il faut considérer son dilemme de vous engager, vous, plutôt qu’un local. Qu’est-ce qui vous différencie vraiment?
En fait l’important, c’est de toujours se rappeler pourquoi on fait tout ça. Pourquoi on a décidé de vivre cette aventure, remettre nos priorités à la bonne place et surtout relativiser la situation dans son ensemble. Mettre nos pendules sur le « là! maintenant » et poser notre regard sur ce qu’on peut vraiment changer: le moment présent.
la suite de notre dossier «voyage, travail et argent»
en live sur Détour Local
Travailler dans les îles
* les photos de cet article relatent nos premiers jours de volontariat à la Monkey Farm au Costa Rica
↪ Nick et Felicie, deux volontaires et devenus amis à nous, à leur départ de la Monkey Farm
↪ La vue matinale de la Monkey Farm à regarder les singes, dont Peanut, jouer dans les arbres
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