Saviez-vous que l’on peut remplacer le beurre dans un gâteau par de la compote de pomme.
Six régions plus tard, on découvre que la diversité du paysage va de pair avec les personnalités de passions et la diversité culinaire assez déroutante que l’on croise.
À quelques tours de roues de nos amis d’Au Fil du Vent, à la limite avec les États-Unis, nous avons poursuivi nos aventures à Franklin au sein d’un autre producteur québécois avec son verger, érablière, table champêtre et gîte regroupés sous l’enseigne Au Petit Ruisseau. Ce fût un retour à la cuisine d’autrefois et à l’exploration des produits de l’érable. On y a découvert une façon de faire simple et efficace pour retrouver la beauté et le bon goût des aliments dans son assiette.
Ici, depuis des années, on voit l’approvisionnement local non pas comme une nouvelle mode bio tendance, mais plutôt comme la bonne et seule vraie façon de faire. Tant au niveau économique que sur la qualité des produits, la vie ici à un rythme plus détendu, plus zen quasi isolé. Axé sur les amis, la famille, les voisins et son entourage, on se donne des conseils, des façons de faire, on partage, on essaie, on expérimente.
Mettre la main à la pâte, tester de nouvelles recettes, en apprendre plus sur les produits de l’érables, se balader dans un superbe verger, une érablière et une forêt de cèdres. Johanne, propriétaire du gîte, nous avait concocté un beau petit programme découverte de son domaine.
Johanne, c’est une battante pleine d’entrain. De serveuse à employée dans les assurances en passant par vendeuses de beignes, elle est toujours prête à se lancer dans de nouvelles aventures. Sa rencontre avec Richard leur donne envie de combiner leurs passions respectives, elle la cuisine et lui le voyage. L’idée était d’ouvrir un petit café/terrasse dans l’ancienne maison de sa mère à Franklin. L’administration étant ce qu’elle est, ils obtiennent un permis pour se lancer dans un gîte. Johanne ayant de l’expérience en restauration et à l’habitude d’organiser des grands soupers de fête pour toute la famille, le défi est lancé.
Pour eux, acheter local, c’est encore une habitude familiale. C’est moins cher, plus frais et meilleur pour la santé. Ici, c’est normal d’avoir un grand congélateur afin de conserver l’entièreté d’un boeuf pour tout l’hiver. Leur domaine accueille également un verger d’anciennes variétés de pommes et ils le transforment en un délicieux jus complètement naturel, vendu sur place, à même leur petite boutique de bords de chemin. Les œufs viennent de leurs poules et les légumes des terres voisines. Production québécoise, locale et sans le savoir, responsable.
Tout faire soi-même est aussi hérité de sa maman qui a toujours eu l’habitude de faire ses conserves (relish de tomate, betteraves au vinaigre, compote de pommes, marmelades diverses, etc.). L’idée d’acheter du tout-fait n’est même pas envisageable. Le temps en cuisine c’est du temps précieux et un savoir qui se doit se transmettre de générations en générations. Notre ignorance sur certain acquis de cuisine nous choque énormément. Dans le va-vite de notre quotidien, on oubli parfois de porter attention sur la provenance de nos aliments et la préparation de ceux-ci.
La tendance du moment c’est le retour des saveurs. On reprend conscience du fait maison, on délaisse peu à peu le surgelé et on se passionne de plus en plus pour les produits frais, locaux et de saisons. Pour certains, cette tendance a toujours été, sans même le savoir qu’il le savait, c’est dans leur habitude. Pour d’autres, comme nous, on se rend compte que notre routine culinaire manque de profondeur. Par intérêt et partage avec nos hôtes, à chaque rencontre, on se rapproche assurément vers une alimentation plus saine et responsable.
Au cours de notre weekend, on a pelé, coupé, mélangé, assaisonné, partagé et appris pleins de nouvelles recettes et techniques de cuisine qu’on prend souvent comme acquis ou qu’on n’aurait jamais pensé. Avec les dernières citrouilles d’Halloween, on a préparé une succulente marmelade à la citrouille, au zeste de citron et d’orange. Nous avons goûté un délicieux osso buco fait avec leur bête élevée à deux pâtés de maison. On a également découvert que faire du sucre d’érable, ce n’est finalement pas si compliqué, il suffit de le chauffer à une certaine température puis de le brasser pendant très, très, très longtemps. Le tout jusqu’à ce que le sirop se cristallise et se transforme en sucre. De là, on a fait plusieurs sucreries à bases d’érables. On a appris à bien faire ses conserves, des recettes faciles pour faire son pain, son beurre, son fromage et sa crème glacée.
Le voyage tire tranquillement à sa fin. En route vers un détour obligatoire, la grande métropole du Québec avec un grand M, Montréal. Richard nous raccompagne en voiture, très tôt le matin ou très tard dans la nuit (prenez ça comme vous voulez). Bien emmitouflée dans notre tas de bagages, le cul assis derrière la vitre givrée, on assiste doucement au réveil de la civilisation. Perdu depuis plus d’une semaine dans la campagne, la voiture nous pousse à nouveau dans le mouvement citadin. On quitte le sommeil de la terre, pour se réveiller un peu perdu dans la cohue de la ville. La suite ne saurait tarder à ce pointer le bout du nez.
La suite des aventures de notre grand tour du Québec
sur Détour Local…
Un weekend à Montréal
↪ Sucre à l’érable local!!
↪ Un petit déjeuné de roi. Pain doré au sirop d’érable et aux fruits
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