Les colons français qui faisaient du chien de traineau étaient appelé les marcheurs, car ils parcouraient de nombreux kilomètres accompagnés de leurs chiens. L’accent anglais a lentement modifié la prononciation du mot en musher.
Mais quand je dis roi, je devrais même dire empereur. Organiser des surprises, c’est une seconde nature chez Max. Il adore voir la tête émerveillée de la personne qu’il a réussi à surprendre. D’une visite surprise pour sa maman en Tanzanie en passant par le Concert des Red Hot Chili Peppers en Grèce pour moi, la mise en place de ces événements sont d’une organisation chronométrée à la seconde prêt.
Et pour couronner le tout, il adore par-dessus tout me titiller avec mes surprises à venir, pour installer l’atmosphère et augmenter le suspense. Cette année, Max m’a fait miroiter une superbe surprise pour mon anniversaire, si phénoménale que j’allais définitivement en pleurer. LA surprise avec un grand « S ». Curieuse comme je suis, j’attendais donc avec impatience de vivre cette aventure comme il sait si bien les organiser.
Imaginez ma totale stupéfaction lorsque, quelques jours avant mon anniversaire, Max m’annonce que je dois préparer mes bagages et quelques habits chauds pour une destination plus ou moins floue. Après quelques devinettes et quelques heures en voiture, on se retrouve finalement à l’aéroport de Montréal.
Et là, au loin dans la masse de gens, j’ai aperçu ma super pote de Belgique et son amoureux, habillés de grosses doudounes. Ils ont décidé de venir, pour une semaine, gravir le froid et la neige, à l’autre bout de monde, durant le moment de l’année que l’on passe généralement en famille.
Trop heureuse pour contenir ma joie, je suis réellement restée bouche-bée. Ce couple d’amis, que je n’avais pas vu depuis deux ans, qui débarque célébrer mon anniversaire et passer les fêtes avec nous au Canada, avec un planning touristique à travers quelques régions phares de la province de Québec, est une des plus belles surprises qu’on m’ait faite. Ah ce chico, c’est vraiment le meilleur!
Ensemble, ils avaient tout réservé et tout organisé depuis plusieurs mois, pour nous combler tous et découvrir son magnifique pays durant un des plus beaux moments de l’année.
C’est comme ça qu’on est parti au Saguenay faire du chien de traineau et dormir dans une yourte en mode glamping (nouveau mot désignant du camping glamour, c’est-à-dire une belle tente bien aménagée avec cuisine, vrai lit et tout le tralala) dans une région très convoitée du Québec.
Arrivés vers 18h, il faisait déjà noir. Le soleil se couche très tôt en hiver au Québec. Denise, la propriétaire de « Alfred le voisin d’Oscar », nous fait des appels de lumière à la lampe de poche pour nous aider à trouver le chemin au bout du bout du rang, entre le rien du tout et le néant de la campagne. Il fait vraiment froid, on ne voit rien et il neige partout. C’est féerique.
À pied, on descend doucement la colline au bout de la propriété pour se retrouver face à face avec le fjord grandiose. Au loin, on aperçoit sous la lumière discrète de la lune, la silhouette de cette beauté naturelle. On est ébahi, sans mot. Et le plus magnifique, c’est la vue, notre vue, pour les prochains jours.
À peine entrée à l’intérieur: « Wow! ». C’est tellement plus classe que ce que j’avais imaginé. Tout est en bois blanc, dans un style confortable chic et il y a même une vraie cuisine. Denise nous montre nos pantoufles assignées et les belles grosses couvertures pour se pelotonner au coin du feu. Après avoir fait le tour des lieux, elle nous laisse profiter de ce petit moment de bonheur. La déco est vraiment belle. Un mélange de rustiques et de moderne agencés avec goût et subtilité. J’adore!
On se sent tout de suite bien dans cette yourte cosy. Les garçons aux fourneaux, ils nous préparent un délicieux repas et c’est déjà le temps d’aller dormir. La journée de demain sera remplit d’émotions et très sportive.
Réveillés par la fraicheur matinale, je sens la bonne odeur de café qui se répand dans la yourte. Je descends l’échelle qui mène à la mezzanine où nous avons dormi et m’assois dans un fauteuil, une tasse à la main, face à la baie vitrée. Dehors, tout est blanc et figé dans le temps. Le fjord est à mes pieds et je vois de gros blocs de glace dériver tout doucement sur les eaux calmes. Je pourrais rester assise là des heures.
Mais pas de temps à perdre, on a rendez-vous à 9h00 avec Alex, un français installé au Québec depuis de nombreuses années qui vient de lancer sa compagnie d’excursion en chien de traineau, Le Reine et le Millionnaire.
Au point de rendez-vous, nous embarquons tous les quatre dans un genre de traineau tiré par Alex et sa motoneige. Emmitouflés dans toutes nos couches de vêtements, un beau gros casque sur la tête et une couverture sur les genoux, on part pour vingt minutes de balade jusqu’au chenil. Malgré notre équipement, le froid nous pique les joues. On s’enfonce doucement sur un terrain de plus en plus sauvage. C’est beau, c’est frais, c’est ça le Canada!
Une trentaine de chiens tous plus beaux, les uns que les autres, nous accueillent avec des aboiements joyeux. De savants croisements entre des Alaskans, des Huskys et des Lévriers ont crée une ribambelle de chiens aux styles assez variés. Certains ressemblent vraiment à des loups, mais d’autres semblent plus proches du chien domestique avec des oreilles tombantes.
Le contact avec les chiens se fait tout de suite. Ils sont très câlins et adorent les caresses. Ils cherchent notre attention et nous grimpent dessus avec tendresse. Certains sont plus timides, mais la majorité sont assez expressifs.
Après quelques explications, il est temps de se préparer et de préparer les chiens. Nous aurons tous deux chiens au départ et peut être un troisième viendra s’ajouter en cours de route, au besoin. Alex nous explique comment mettre les harnais aux chiens. C’est le bordel, ils savent que le départ approche. Ils sautent partout et sont impatient d’aller courir.
Est-ce qu’on fait mal aux chiens ?
Grande question que se pose tout amoureux des chiens, n’est-ce pas cruel de se faire tirer par des chiens ?
La réponse: et non! Ces chiens adorent courir et tirer. Le harnais est placé sur leurs épaules et le design est fait pour leur facilité la tâche. Ce sont des chiens qui aiment les grands espaces et ils sont entraînés pour être capable de tirer une charge conséquente.
Il ne faut pas non plus avoir peur de freiner. Car si vous ne le faites pas, le traineau risque de leur percuter l’arrière-train et là, ils auront vraiment mal et surtout une peur qui peut les empêcher de continuer la balade.
Après nous avoir enseigné les bases du métier de musher (guide de chien de traineau), nous nous sommes entraînés sur une petite colline près du chenil pour bien apprendre à savoir freiner dans les descentes, afin de ne pas blesser les chiens. Malgré que ce n’était pas facile au début, on a rapidement compris ce qu’on devait faire.
La randonnée en chien de traineau qu’offre Alex est assez sportive. Pour les fervents de plein-air et d’activités sportives hors du commun, vous allez être bien servis. Dans les sous-bois, on dévale des pentes parfois abruptes parfois plus plates. Parfois, les deux pieds sur le frein, parfois en pleine course derrière le traineau dans les montées afin d’aider les chiens.
On a peu de temps pour admirer le paysage au départ, car on doit rester concentrer pour bien freiner avant les tournants et accompagner le traineau. Mais rapidement, on arrive sur un lac gelé qui nous a permis de souffler un peu et d’embrasser la beauté des alentours, pour contempler la chance qu’on a d’être ainsi réuni entre amis à vivre une expérience canadienne qui a réussi à nous donner des frissons.
la suite de nos aventures canadiennes
en live sur Détour Local
ne manque pas ça
↪ les magnifiques chiens d’Alex de la Reine et le Millionnaire à Sacré-Coeur au Saguenay
↪ les chiens sont toujours prêts à repartir à la course
↪ voici la yourte et notre vue sur le fjord du Saguenay: ma-gni-fi-que!
↪ le glamping en yourte de luxe chez Oscar, le voisin d’Alfred au Saguenay Lac Saint-Jean
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