Voici la finale de notre medley d’aventures, à la découverte de la richesse des paysages Norvégiens au beau milieu du soleil de minuit. Ces anecdotes de voyage vous permettront d’en savoir un peu plus sur l’ambiance qui règne dans les pays nordiques en été.
Sachant que nous aimons la mer, les poissons et les bateaux, Nicholaï, notre hôte du mois, nous propose de nous prêter sa barque à moteur pour la soirée. Occasion idéale pour une sortie entre amoureux, on s’offre une date (un rencard) de luxe sous les commandes du capitaine Chico (surnom de Max).
Le plan: découverte de l’immensité des fjords et excursion dans le petit village le plus près, Hamnes, à trente minutes de bateau. Nicholaï insiste tout de même à nous donner quelques explications d’usages concernant le fonctionnement de l’engin. Par orgueil ou par atteinte à sa virilité, Max fait tout comme s’il était un capitaine né, un vrai pro qui n’a nul besoin de ce petit rappel amical. Après un démarrage tout en douceur, Max avec un sourire qui en dit long, nous emmène naviguer tranquillement sur les flots du Fjord Rana en direction d’une soirée inoubliable.
Les premiers moments à bord sont magiques, on se retrouve fins seuls en amoureux au milieu du Fjord, éblouit par l’effet gargantuesque du panorama. On décide d’en profiter et de s’arrêter un instant, histoire de mettre les cannes à pêche à l’eau tout en dégustant notre apéro romantique. De vrais marins! Séances photos obligatoires, on se prête au jeu et on officialise la chance qu’on a. Côté pêche, moins de chance. Tant pis, remonte les lignes, relance l’engin et on continue. Mais le moteur ne veut rien savoir, il fait la gueule et ne veut pas démarrer. Maxime tire, retire, sâcre après la corde du moteur, mais rien ne se passe.
Rien n’y fait, on a beau tout essayer, c’est le calme plat. Le quai semble bien loin et bien sûr, aucune rame à bord. Aller, on se calme Max, on recommence, il ne faut pas s’énerver. Max parle doucement à l’oreille du moteur et par pur miracle de la vie vrrrrmm, le moteur se remet en route. On ne sait pas ce qu’il a fait de différent, mais cette fois-ci, ça a fonctionné. On ne s’arrête plus… jusqu’à Hamnes. Le reste du trajet se passe à merveille et on oublie presque nos mésaventures initiales avec le moteur. La jolie soirée romantique sous le soleil de minuit peut continuer. Arrivés au village, on accroche la barque comme on peut, aucun de nous deux ne sait vraiment comment faire un nœud, mais ça semble solide.
Pieds à terre, main dans la main, c’est le théâtre parfait pour un peu de romance. Petit arrêt au supermarché, afin de s’acheter quelques bières et nous voilà partis à la découverte de cette bourgade rustique et sympathique. Paisiblement assis sur un banc, avec une vue magnifique sur le contraste des sommets enneigés et des cabanes rouges toutes en bois, on se fait vraiment plaisir à contempler le soleil de minuit au milieu de ce no-where-land sauvage. Que c’est beau!
Après les moments photos et les quelques détours d’explorations citadines, nous remontons à bord. On détache la barque et on croise les doigts. Merde! Le moteur ne démarre pas encore. Petit conseil, ne détachez jamais votre bateau, avant d’avoir démarré votre moteur. Comme deux beaux lurons, on s’éloigne tout doucement du ponton, le moteur refusant de démarrer. Un aimable navigateur, voyant notre détresse (ou éblouit par notre forte incompétence), nous lance une corde afin de nous ramener à quai. Nous rattachons le bateau, afin d’essayer à nouveau, sans le stress de dériver au milieu du fjord. Après de nombreuses caresses, des prières dans toutes les langues et une profusion de mots doux, le moteur se met enfin en route. C’est officiel, on ne s’arrête plus jusqu’à la maison.
Tous ceux qui connaissent Max savent et connaissent sa fameuse et légendaire tête de cochon. En tant que notre fervent capitaine je-sais-tout, bien confiant d’avoir trouvé le problème de sa malchance avec le moteur, il ne veut pas revenir les mains vides. Il arrive, malgré toutes les péripéties de la soirée, à me convaincre de profiter de l’occasion pour une courte séance de pêche le long de la rive avec les pêcheurs qui semblent bien s’en tirer. On n’a qu’à mettre le moteur en bas régime et on essaie quelques minutes. – insiste-t-il.
Même pas cinq minutes après avoir mis l’hameçon à l’eau, le destin nous regarde dans les yeux et nous répète haut et fort: n’avez-vous vraiment rien compris? Et il coupa le moteur. Tabarnak! Aux abords de rochers massifs, le courant contre nous, le visage de Max change soudainement de couleur. Pour ajouter à notre misère, un amoncellement d’algues s’amusent avec les hélices du moteur. C’est bon, on est fichu! On va s’échouer, c’est certain.
Tant bien que mal, Max essaie de redémarrer le moteur, pendant que je repousse le bateau des rochers avec le faible manche de ma canne à pêche. Un beau spectacle. Aller, aller, démarre… Ça y est, il repart, mais pour s’éteindre trente secondes plus tard. Respire, ça va aller. Il repart, mais s’arrête à nouveau. On n’a plus d’essence ou quoi? Après vérification, le réservoir bien plein, Max se rend compte que la valve qui relie le bidon d’essence au moteur n’était pas bien fixée depuis le début. Serre le bouchon, tire sur la corde et boum! le moteur repart comme un neuf, du premier coup.
↪Vue sur les montages enneigées sur le quai de Hamnes
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