Voici un medley de petites aventures, à la découverte de la richesse des paysages Norvégiens au beau milieu du soleil de minuit.
Suite des aventures sous le soleil de minuit
Le classique visuel par excellence des paysages scandinaves, ce sont les petites maisonnettes rouges aux abords de grands étendus d’eau. Immédiatement, l’esprit dérive vers une symphonie d’aventures imaginaires et de conquêtes sauvage. Qui n’a jamais rêvé de passer une nuit dans un de ces petites cabanes et de revivre ses envies profondes d’exploration pour l’instant d’une nuit? C’est sur les hauteurs de Utskarpen que nous allons nous aventurer à la recherche de ces fameuses maisonnettes de bois.
Tu vois, elle est là-haut, à gauche du tas de rochers!? – nous indique Tina en nous passant les jumelles. Rien de plus simple, vous verrez. Un sac de couchage chacun, des vêtements chauds et de quoi manger, nous voilà partis pour quelques heures de marche à travers la végétation renaissante et la neige fondante du printemps. Destination, la petite cabane commune du village perchée aux sommets des montagnes avec une vue soit-disant exceptionnelle sur les fjords de la région.
Du shared cabane dans les montagnes
Après Commun’auto (co-voiturage), voici Commun’shack (cabane commune)! Dans la campagne norvégienne du nord, l’esprit de communauté est très présent. À Utskarpen, comme dans plusieurs villages, on y retrouve une cabane perchée sur le sommet le plus haut des environs et disponible pour tous les gens du village. Il faut simplement signer le livre d’or avec toute son inspiration et son originalité du moment. La plupart du temps, on se retrouve seul en haut, mais à certaines occasions, on doit partage les lieux avec un collège aventurier. Preuve de partage par excellence, chacun prend une grande fierté à entretenir la cabane et ses environs pour le prochain venu.
Le début de la randonnée est plutôt facile le long de la ligne électrique, malgré la forte montée. Mais le tout se complique rapidement devant les multiples petits cours d’eau et la terre plus que spongieuse dû à la fonte des neiges. Toujours motivés, mais bien trempés, nous continuons avec la vue magnifique qui s’ouvre, petit à petit, sous nos yeux.
Après 2h de marche, nous l’apercevons enfin
Face à nous, encore un peu plus haut, la cabane semble si accessible. On trouve enfin le sentier pour s’y rendre, mais il semble très, voir trop enneigé pour la période de l’année. On décide de continuer tout de même quelques mètres, afin de tester la résistance de la neige. Mauvais choix! Quelques pas et on se retrouve enfoncés jusqu’aux genoux. Changement de cap, direction la montée en ligne droite jusqu’à la cabane. Et c’est à ce moment-là, que les choses commencent à être moins amusantes pour nous. Comme quant à l’épicerie, on se rend compte que la file que l’on vient de quitter va dix fois plus vite que la nôtre, qui semble maintenant figée dans le temps dû à la lenteur du caissier boutonneux; on constate que le hors sentier, ça s’appelle comme ça pour une vraie bonne raison, c’est du hors sentier. Entre escalade, équilibre et nombreux sacres de Max qui ouvre le chemin, on réussit, à pas de tortue, à se frayer un passage aux travers des buissons. La distance à notre point d’arrivée semble si près, mais si loin en même temps. Chaque pas sur la neige est un risque de plus vers l’inondation de nos bottines. Merci petites rivières glacées et éphémères!
Après cet interminable moment de plaisir montagnard, en passant d’un îlot déneigé à un autre, entre branchages et pieds détrempés, on arrive enfin à la hauteur de notre refuge pour la nuit. Une magnifique petite cabane rouge avec un toit recouvert de mousse. Le pur classique scandinave entouré d’une teinte surréaliste de soleil de minuit et de paysages à couper le souffle. Pour ajouter au classique, on remarque les bois de renne accrochés sur la façade de notre nouveau chez nous et une pelle pendue à côté de la porte. Il n’y a pas plus cabane que ça! La vue du Fjord Rana et du Fjord Sjona, séparés par les montagnes qui s’enfuient sur l’horizon, est tout simplement magnifique. En moins de trente secondes, on a déjà oublié les misères de la montée et nos pieds complètement gelés. Le soleil descend tout doucement et les couleurs commencent à s’exprimer, entre le rose et l’orangé.
Dans une petite boite, sur le mur de la porte, on découvre un petit livre d’or, quelques instructions et la clef pour ouvrir le refuge. À l’intérieur tout est superbement aménagé. Le sol est en bois, il y a un poêle en fonte avec son tas de bûches, bien cordés, dans un coin, une petite table, deux chaises et un petit lit. Max se concentre sur le feu, pendant que je fais l’inventaire des lieux. À ce que dit le registre, les derniers randonneurs datent de quelques semaines et ils ont laissé des bougies et un jeu de carte. Parfait!
Le feu crépite enfin, on peut finalement sécher nos habits et nous réchauffer, avant de manger notre petit repas pique-nique. Accoudée à la fenêtre de notre cabane bien chauffée, on a le sourire fendu jusqu’aux oreilles. C’est vraiment incroyable la chance qu’on a. La vue qui s’offre à nous sort directement d’un rêve. L’interminable coucher de soleil fait danser les couleurs dans le ciel, pendant que le paysage s’impose dans nos souvenirs. Tout semble calme, massif et présent d’une force imposante. Le wild à l’état brut, on est bel et bien rendu dans les fjords! On resterait bien éveillé toute la nuit, à contempler la chance qu’on a, mais la fatigue nous rattrape. Quelques bûches dans le poêle et on est prêt pour aller dormir. On constate assez vite que le lit est beaucoup trop petit pour nous deux. T’inquiète ma belle, on va se coller!
La suite des aventures très bientôt
avec la 3e partie : Partie de pêche...
↪ notre petit cabane de chasseur
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