Plusieurs sites te proposent la check-list, le top 10 des choses à prévoir avant de partir sur la route pour ton prochain voyage en van.
Mais bon, malgré tous les bons conseils, la question qui tue: qu’as-tu préparé comme playlist de musique?
On veut connaître, dans les commentaires (en bas de page), tes meilleures chansons que tu traînes avec toi sur les routes du monde…
C’est vrai, mais bon, il faut se dire les vraies choses: ce n’est pas toujours facile, même si on insiste pour te dire que c’est une vie de rêve. Ce n’est pas non plus que c’est la galère, au contraire, il faut seulement rétablir les choses, sur ce que la vie en van implique vraiment. Voici un aperçu de ce que nous avons pu constater depuis notre départ.
Au début ou de temps en temps, c’est très chouette. Tous ceux qui partent pour un week-end ou pour des vacances relativement courtes, vous le dirons, la recherche du spot où dormir pour le soir, c’est ce qui rend l’expérience de voyager en van génial. Quand le soleil commence à faire des couleurs, c’est le temps de regarder les petites rues sur votre carte, repérer les rivières, les bords de lacs, les départs de randonnées, les aires de pique-nique, les sommets avec point de vue et puis partir à la chasse. Premier arrivé, premier servis, c’est le summum du jeu vidéo, mais dans la réalité.
Assez souvent, on trouve. L’endroit avec un grand «E». The lieu pour se sentir seul au monde, toi, ta femme et ton van. Mais bon, on ne vous parle pas souvent des moments où le soleil disparu depuis de longues minutes, en grande discussion gestuelle avec ta copilote, le ventre qui grouille de faim, tu te dis dans un petit riquiqui coin de ton cerveau, mais qu’est-ce qu’on fou ici…!? Ok, je dramatise un peu. Moi je l’avoue, ce n’est pas mon grand plaisir. Si tous les soirs, on doit trouver le spot de rêve qui fera vibrer instagram, et merde, je ne tiendrais pas le coup. J’aime bien chasser le spot de rêve, mais tous les soirs, cette chasse, j’aime bien la remplacer par un coucher de soleil, assis peinard sur ma chaise, reposé, peace avec la nature, mon volant et ma douce, à profiter d’un endroit déjà répertorié par d’autres « fourgoneux » comme nous. Mais ça, c’est moi.
Ouaip! Il faut y passer. Bouger sa maison à travers vents et marées, ça revient cher sur le pétrole. On le savait, un vieux van, ça consomme plus. C’est la variable fixe de nos aventures. De 11 à 13 litres au 100km. Très régulièrement, on doit donc planifier le passage aux pompes à essence. Dans les petits villages, on oubli tout de suite, à moins d’être vraiment mal pris et encore. Le best du best, ce sont les grandes surfaces (malheureusement), du type Leclerc ou InterMarché, aux abords des plus grandes villes, qui sont en moyenne de 2 à 10 centimes moins chers. Bon, sur un plein normal, c’est pas non plus le gros lot, mais sur le long terme, c’est bien de regarder les prix plus attentivement.
La grosse différence sur le portefeuille, c’est surtout de regarder les tendances par région ou même par pays. Car là, la surprise peut être du quitte ou double. Le bon exemple, c’est le Luxembourg, à .80€ le litre, BAM! c’est la joie. Tu rigoles quand tu arrives à la caisse et tu es de bonne humeur toute la journée après. La mauvaise, c’est la Suisse, à 1.54CHF (1.70€) le litre, où après avoir fait le plein, tu pleures et tu démarres à très bas régime. Puis, ton coeur saigne un peu plus à chaque fois que tu appuies sur l’accélérateur. Tu regrettes énormément de ne pas avoir fait le plein en Italie 3 km avant.
Il faut en fait devenir des experts inspecteurs de toutes les stations d’essence et devoir établir constamment si le prix reste stable ou si l’inflation du coin valait la peine de s’y arrêter pour faire le plein, avant que ça n’augmente trop. Une vraie partie de poker, qui rend la route, toujours un peu plus excitante.
Jésus l’a dit: « Remplissez d’eau ces vases. Et ils les remplirent jusqu’au bord ». Outre la référence à la religion, les cimetières, tout comme les complexes sportifs, sont des sources idéales, à proprement dit, pour faire le plein d’eau potable. Car pour mettre en perspective, tout dépendant de l’installation à bord, une réserve en eau de 100 litres peut durer de 3 à 4 jours, voir beaucoup plus si vous êtes en mode économe (manger dans ses casseroles, etc.), mais sans considérer l’eau à boire. Le réservoir sert en partie à laver la vaisselle, pour notre petite toilette matinale et pour les fesses de la petite nomade. Il y a ici deux grandes lignes de pensée: le confort ou l’économie. Nous, sachant qu’on vit pour de longues périodes dans le van, on opte plus pour le confort. On adore cuisiner (du coup, ça fait beaucoup de vaisselles) et le plaisir d’un bon repas prend donc la priorité sur l’économie d’eau. Respect à tous ceux qui mangent dans leur casseroles!
Pour l’eau à boire, elle est souvent mise dans des bidons, qu’on trimbale et qu’on peut remplir (et nettoyer) plus facilement dans les toilettes, les fontaines publiques, les restaurants et autres. Pour un bidon de 15L d’eau potable, ça nous permet de tenir 2-3 jours, sachant que l’on cuisine avec. Encore une fois, ces estimations sont nos chiffres à nous. On est au pic de l’été, en pleine canicule depuis le début du mois. En mode roadtrip, où chaque gorgée compte, vous pourriez tenir facilement le double, voir le triple du temps.
Bref, à bord, on prend vraiment en compte l’usage de nos ressources en eau, au litre près, chose qui m’était complètement abstraite il y a de ça quelques temps.
Un changement d’huile, faire saigner des brakes (freins), remplacer une roue, c’était en gros l’expérience que je possédais avant de me lancer dans une vie de voyages en van. Outre les quelques gènes mécano venant de mon père, je ne m’y connaissais pas beaucoup, voir « que dalle », en mécanique automobile. Le moteur c’est ça, l’alternateur ça ressemble à ça, un cardan ça sert à ça, X+Y=Z, tout reste quand même très logique et visuel dans un vieux van comme le nôtre. J’avais peu d’expérience, mais j’ai toujours eu une forte motivation à apprendre à me démerder.
Grâce à internet, aux forums, aux groupes Facebook et en grande partie au concept formidable des garages participatifs, j’ai appris, comme on dit, sur le tas. Parfois à la dure, parfois par le simple fait de le faire moi-même. Je me souviendrai, oh comment désespéré j’étais, la première fois, ma roue démontée, devant mes plaquettes de frein qui ne voulait pas se décoincer. Tabarnak!
Un garage participatif, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un garage qui te loue l’emplacement, les outils et l’expertise d’un mécanicien sur place. La main d’oeuvre, c’est toi, avec les doigts bien sales à la fin de la journée. Le gros avantage de ce genre de service, c’est surtout le prix, souvent le tiers à comparer à une facture dans un garage normal. Puis, il y a le fait de pouvoir commander librement les pièces toi-même (sur internet ou autre), de pouvoir mettre les mains à la pâte, d’apprendre par expérience, d’inspecter toi-même les travaux faits et surtout d’avoir quelqu’un de confiance qui peut t’aider lorsque plus rien ne fait du sens.
Bref, pour des personnes dans notre genre, c’est vraiment génial. Bien connu en France (chaque région a quasi son garage participatif), malheureusement en Belgique, il n’existe qu’un seul garage qui offre ce genre de service équitable. À chaque séjour au garage 51, je revenais plus confiant et plus rassuré sur la bonne mécanique de Keekoh.
Et puis avec le temps, on apprend à reconnaître les moindre bruits, sons, vibrations louches et comme un pro, je sors maintenant de mon van, je me glisse en dessous et je fais le constat de la situation, comme si je savais ce qui se passe. Ça séduit ma douce moitié à tout coup. (mais chuuut, souvent, même si je ne sais pas vraiment ce que je fais, je prétends que tout est sous contrôle!! Conseil d’ami, fait pareil.)
Outre la mécanique, il y a tous les mois, toutes les semaines, voir tous les jours, quelque chose à réparer dans un van. Un truc qui pète, un filet qui tombe, une charnière de lousse (desserrée), un placard qui prend le bord.
Je suis bien d’accord, ceci s’applique seulement à un vieux van, mais ça reste que la fin des rénovations ne signifie pas la fin des travaux. Il faut penser avoir à bord une base pour bricoleur, au cas où une galère nous arriverait. Car galère arrivera. Et sûrement lorsque vous serez à l’autre bout du monde, loin de tout, mais avec une vue formidable et que vous y seriez bien resté plus d’une semaine, mais bon la pompe à eau coule. Merde! Bref, voyager en van, c’est aussi se reconnecter avec son bidouilleur intérieur.
Comme dans un bateau, il ne faut rien laisser trainer avant chaque départ.
Inspection faite, on peut partir. Et malgré tout, ça nous a pris un bon mois avant de peaufiner l’organisation et le rangement de tous les machins qui s’envolaient en cours de route. Un virage trop serré, un rond-point en trop, un dos d’âne un peu che-lou, une serrure d’armoire mal fixé, une étagère mal conçue, bref, le meilleur moyen c’est l’essai-erreur, le «sacrâge» et l’«arrangeâge». Rien ne vaut une virée en montagne pour te rendre compte des choses à fixer côté rangement.
Malgré le temps passé à designer les moindres recoins de notre van, le bordel semble revenir à tous les jours. Ajouts de crochets, installation de filets de rangement, une étagère en plus, ça reste tout de même impossible si on n’est pas rigoureux.
Après plusieurs fois où on prend une photo de l’intérieur du van, en mode #instagram #I’ll #show #you et que finalement on se dit, wow! ok, c’est vraiment le bordel ici, on a finalement compris que le bordel ça fait maintenant partis de notre vie. Le mieux qu’on a trouvé, c’est d’essayer de désigner une place par chose à ranger et de toujours le ranger au même endroit. Mais avant de se rendre compte de quel endroit serait le mieux pour tel objet, car ça ce n’est pas dans le manuel d’instruction, et bien ça prend beaucoup, beaucoup de mauvais choix. C’est un long processus, mais qui de plus en plus nous permet de vivre très convenablement et surtout efficacement dans moins de 7m2.
12V, 24V, panneau solaire, frigo trimix, batterie au lithium, AGM ou gel, la loi d’Ohm, recharger en roulant, démêler la multitude de fils inconnus ou sans issus, revoir les installations bancales des anciens propriétaires, comprendre les interrupteurs qui n’allument rien; bref l’électricité quand on s’embarque à voyager en van, c’est la joie. C’est un moment magique…!
Il faut lire, googler jusqu’à en faire saigner tes doigts et surtout ne pas hésiter à demander l’avis à d’autres, routards, mécanos, etc. Puis, un jour, tu te rends compte que tu t’y connais pas si mal et que tu comprends « plus ou moins » la logique du truc.
Mais surtout, pour moi, c’est le moment où tu réalises que ta batterie, c’est vraiment ta meilleure amie. Puis, ça t’allumes sur le fait qu’il faut que tu prennes conscience de ta consommation quotidienne. C’est là que tu réalises que le fait de charger ton ordinateur quand il est déjà chargé, c’est vraiment inutile. Que de laisser la lumière allumée pour rien, ça devrait être interdit par la loi. Que de laisser la porte du frigo ouvert pour te refroidir les orteils quand tu hésites sur le repas du soir, ce n’est même plus envisageable. Mieux vaut prévoir et visualiser l’endroit de chaque aliment, avant toute ouverture de porte (c’est à ce jour rendu la norme à bord). En d’autres mots, chaque watt compte et tout doit être maximisé à son plein potentiel.
Même avant de partir, le design de chaque chose doit être prévue. Où poser les lampes, à quel endroit serait l’idéal pour les prises de courant, quelle est notre consommation quotidienne afin d’établir le bon ratio puissance des panneaux solaires versus la capacité de notre batterie d’habitacle et j’en passe. Dans tout ce brouhaha, je dois vraiment lever mon chapeau, véritablement, à l’énergie solaire (avec une bonne batterie). C’est le summum, la joie intense, l’aisance absolue si on veut pouvoir profiter de la liberté de vivre et voyager en van, c’est littéralement essentiel. Plus d’information à ce sujet, à venir prochainement.
Ma discussion favorite. Pourquoi est-ce qu’en 2017, on chie encore dans de l’eau potable? Chier dans l’eau, pour éviter les odeurs, quoi que, mais rendre nos excréments toxiques et inutilisables au compost (quand la terre aujourd’hui en aurait grandement besoin) et qu’on doit en arrière de tout ça, dépolluer la dites eau potable avant de pouvoir la consommer à nouveau. Bref, le sujet est complexe et surtout très tabou.
Sachant tout cela, quand on voyage en van, faire caca, c’est soit le faire dans la nature, soit dans une toilette publique pas toujours très propre ou soit dans un seau (ou ta toilette chimique; autre débat). Puis, le matin, les yeux collés, la gueule sans sourire, le caleçon à moitié coincé, c’est toujours plus pratique de faire ta besogne matinale à bord, dans le luxe de ton espace privé, plutôt que de sortir en mode Koh-Lanta avec ton rouleau de PQ à la main. Ce qui est génial avec ce type de voyage en van, c’est qu’on peut se rendre compte de l’implication journalière des choses les plus basiques et essentielles, comme celles d’aller au petit coin.
On en parlait un peu la dernière fois, pour voyager en van (et en famille), il faut bien s’organiser si on ne veut pas se faire avoir par le temps. La gestion du van, avec celle des choses à faire et à voir, de l’endroit où dormir, où se ravitailler et où faire les courses, puis les vidanges, puis considérer l’épuisement de la route avec un van lent, ce n’est pas toujours de tout repos.
Avec l’expérience, on apprend à prendre encore plus notre temps et de profiter pour au moins 4 jours (maintenant la norme à bord de Keekoh) de chaque endroit qu’on visite. À moins d’être en mode déplacement (une nuit par endroit), où là, la priorité est à la distance et non au tourisme local en soi.
Et puis, il ne faut pas oublier l’aspect humain. Voyager en van, ça nous éloigne parfois de l’instance locale, qui nous voit plus comme un squatteur qu’un touriste. Certaines options ou manières de faire, nous permettent de nous rapprocher des locaux, mais c’est certain qu’on doit faire gaffe pour ne pas faire le touriste typique qui mange, dort, boit et repart sans avoir quitté son domicile nomade. Des options telles que Gamping, nous permettent de dormir dans la cour d’un local et de partager avec lui un moment de voyage tout en bénéficiant de son expérience du coin.
Bref, pour maximiser son voyage en van, il faut bien repérer à l’avance tous les bons plans et rester très très très très (est-ce que j’ai dit très) flexible. Car la route nous garde toujours de belles surprises.
Après tout ce qui s’est dit, il faut dire que ça vaut royalement la chandelle. Car le moment où tu mets la clef dans le contact, que la lumière jaune s’allume et……. s’éteint (je conduis un diesel), puis vroummm…. au quart de tour ton Mercedes te fait l’honneur d’être prêt pour la prochaine aventure. Tu t’engages en première, puis en deuxième, tu as le sourire aux lèvres, le van ronronne sous tes ordres, la route est belle, tu sors ta main en dehors de la fenêtre, et tu commences à faire des vagues dans les airs, comme quand tu étais gamin. Puis, tu augmentes le son de la musique, jusqu’à tue-tête, puis ta blonde te demande de la baisser un peu, normal. Tu mets tes lunettes de soleil, tu te sens bien, cool relaxe, avec le soleil qui brille dans ton pare-brise. Wow! C’est aussi ça le pur bonheur de te sentir libre comme l’air. Partir quand tu veux, dormir où tu veux, faire des rencontre génial, avoir des milliers d’anecdotes à raconter et expérimenter le voyage à ta façon. You’re the boss. Le bonheur nomade, c’est aussi ça.
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