De Nicarao qui est le nom de la capitale de la plus grande tribu indigène à l’arrivée des Espagnols au Nicaragua.
Il a été combiné avec le mot espagnol Agua (l’eau), représentant les deux grands lacs du pays, le lac Managua et le lac Nicaragua.
Au Nicaragua, vous ne serez jamais à court d’activités. Tant pour le surf, les plages, les randonnées ou les volcans, le pays attire de plus en plus les touristes en quête d’une destination abordable et offrant une palette d’activités intéressantes pour tous les goûts.
Esteli, c’est le point de départ pour les randonnées aquatiques dans le canyon de Somoto. Mais on peut également y découvrir de la nature à flanc de colline, comme dans les alpes suisses, avec la réserve Tisey et Miraflor. Ou bien, pour les épicuriens, il est possible de partir à la rencontre de la communauté La Garnacha et de son fameux fromage d’inspiration suisse, justement. De manière générale, deux à trois jours sont idéals et suffisants pour découvrir les richesses de la région. Go!
Le transport en bus vers Esteli
De León à Esteli, il y a des chickens bus qui font la liaison directe deux fois par jour, soit à 5h30 du matin ou à 12h30, à partir du chaotique terminal de bus de León. Sinon, à partir de 7h du matin, des minivans-taxis-bus collectifs (très populaires au Nicaragua) roulent normalement toutes les heures, mais ils ne démarrent que lorsqu’ils soient complètement pleins.
L’expression « complètement pleins » au Nicaragua, n’a pas vraiment la même valeur qu’à la maison. Ce n’est pas parce que tous les sièges d’un minivan nicaraguayen sont occupés qu’il va nécessairement démarrer. La proximité, vous allez la connaître au Nica! L’avantage, c’est que ça vous coûtera seulement 70 córdobas (environs 3$) pour faire le trajet, en plus ou moins 2h de route. Le problème, c’est que, comme partout en Amérique Central, les horaires et bien, ça change sans préavis. Une heure, trente-trois minutes d’attente, assis sur nos sacs bien suants, dans le terminus de León, pour un trajet de deux heures, c’est un bon ratio.
Après une bonne nuit de sommeil, nous sommes partis à 7h du matin d’Esteli pour prendre un bus en direction de Somoto. Arrivés à destination, notre guide nous attendait impatiemment, afin de nous expliquer le déroulement de notre journée dans le canyon. Il nous guida d’abord vers le prochain bus local, en direction de l’entrée du parc. En fait, pas tout à fait. Car tout d’abord, il fallait récupérer les vestes de sauvetage et déposer nos affaires à la maison du très professionnel Henry, le propriétaire de la seule vraie officielle petite entreprise touristique, au bord de la rivière.
On croit bien que tout passe par lui. On nous a même mentionnés que sans réservation, si on demandait la casa de Henry, les prix peuvent être beaucoup moins coûteux qu’en passant par une agence ou son hôtel. Petit conseil gratuit, pour ceux qui aime les conseils gratuits.
Donc, arrivés sur place, nous avons reçu notre jolie veste de sauvetage et déposé nos valeurs dans des sacs étanches. Après la sélection du repas de midi, qui sera prêt à notre retour, nous partons finalement en taxi jusqu’au départ de ce fameux canyon de Somoto.
L’eau était bien fraîche, la vue magnifique et le trajet vaut vraiment le détour. Nous nous sommes baladés entre les rochers, nous avons fait plusieurs sauts de plusieurs mètres de haut (entre 1 à 20 mètres) et on s’est laissés flotter dans les eaux calmes entourées de l’immensité des gorges pour un bon deux, trois heures. Une magnifique journée au soleil, avec le cul dans l’eau, à jouer comme des gamins en camp de vacances, c’était vraiment le pied!
La petite histoire du canyon
Le canyon de Somoto se situe à environ 2h d’Esteli. Découvert il y a quelques années par des scientifiques tchèques qui y faisaient des recherches, ils y ont vu un potentiel touristique qui a été très bien exploité par une famille locale. La petite entreprise de Henry Soriano fait travailler une quinzaine de familles. Frères et soeurs, cousins et amis, tout le monde y met du sien. Une belle réussite locale.
❥ Pour ceux qui aiment réserver, nous recommandons d’organiser le trip par la petite agence Tree Huggers qui se trouve à Esteli, au coin de rue avec l’auberge Luna et son partenaire, le Café Luz, où nous avons très bien mangé dans une ambiance musicale localement agréable.
Organisé par l’intermédiaire de la même agence, nous sommes partis le lendemain pour une journée en pick-up, accompagné d’un chauffeur très sympathique qui nous a également servis de guide. 2 pour 1. Le chemin pour s’y rendre, étant un peu, voir très chaotique, le pick-up est indispensable pour faire le trajet.
Le pick-up grimpe dans la forêt, le paysage change et le temps se rafraîchit. Ça fait du bien. La ville laisse place à la nature. Sur le chemin de graviers, on voit apparaitre des sapins (!!!), les habitations se font plus rare, on entre bel et bien dans la réserve Tisey.
Notre premier arrêt se fait chez Alberto Gutierrez, un vieil ermite sculpteur qui a fait de sa ferme, une oeuvre d’art. Notre chauffeur s’est arrêté au bord d’un chemin pour ensuite nous guider en bas de la colline verdoyante entourée d’un troupeau de vaches. Tout au bas, il nous a conduits derrière une vieille maison, où un homme tout débraillé, à la peau tannée par le soleil, mais avec un sourire du tonnerre fendu jusqu’aux oreilles, nous a accueilli les bras ouverts. C’était Alberto, Albert pour les intimes. Sans attente, ni chichi, il a tout de suite commencé à nous raconter son histoire et celle de la forêt des alentours, la vie végétale qui y pousse et les pierres qui y reçoivent ses sculptures.
Son quotidien: sculpter trois heures par jours les falaises de sa ferme. Mais avant de pouvoir sculpter la pierre, il doit la nettoyer de la mousse qui la recouvre. Méticuleusement, il recouvre de son art l’entièreté de son terrain tout en hauteur. Alberto, malgré ses 80 ans bien déjà dépassés, est toujours en forme et vif d’esprit.
Avec quelques simples outils de travail, un marteau fait d’une roche et deux ciseaux, il a façonné un livre, son livre sur le monde. Ses sculptures représentent principalement des animaux et des personnes célèbres du Nicaragua. Mais il y a aussi un hélicoptère, un éléphant et une myriade d’autres choses qu’il a souvent imaginée ou représentée à partir d’un livre ou d’une photo, n’ayant pas eu la chance de les voir en vrai. On a parcouru son jardin pendant une belle heure et le plus magnifique était surtout d’apprendre l’histoire de chaque pièce de sa sculpture grandeur nature.
Pour encore mieux vous convaincre de venir visiter Alberto, il vit dans l’une des plus belles parties de la réserve. Lorsqu’on se balade dans son jardin, on a l’occasion d’admirer de magnifiques points de vue sur la vallée d’Esteli. Il a également planté des milliers d’orchidées qui poussent à leur rythme dans de petites encoches creusées parmi ses sculptures et il connaît le nom de chacune d’entre elles.
Prochain arrêt, la belle petite communauté de la Garnacha. Petit village et réserve naturelle, on y trouve une fabrique de fromage, un atelier de sculpture de pierre artisanale, un jardin de plantes médicinales, un élevage de chèvres et un petit restaurant avec jus de fruits naturels ainsi que du café cultivé dans la région. Il y a également des petites boutiques qui vendent les différents produits faits à la main par les gens de la communauté. Tout petit, mais bien mignon.
Nous avons eu droit à une délicieuse dégustation de fromage de chèvre et de vache et nous avons fait la connaissance d’un magnifique fromage vieillit et bien goûteux, que nous nous sommes empressés d’acheter sans hésitation (pour ceux qui voyagent depuis longtemps, vous comprendrez que le bon fromage, c’est une des premières choses qui nous manque en voyage). Puis, petit arrêt vers le point de vue du Cerro Apaguajil, qui nous a offert un dernier panorama de la région et nous voilà repartit pour la suite du parcours guidé.
Pour terminer cette journée en beauté, nous sommes passés admirer la belle cascade Estanzuela qui peut apparemment, être descendue en rappel. Un droit d’entrée d’environ 1$ vous sera demandé au parking. Un lieu idéal pour déguster son bon fromage avec son petit pique-nique d’après-midi sous un des grands arbres du bas de la cascade.
La dernière journée, peut être consacrée à l’une des attractions majeures de la région: les cigares. La terre aux alentours d’Esteli est, semble-t-il, parfaite pour la culture du tabac à cigare. À ce qu’on dit, la ville serait devenue un lieu d’asile pour les fabricants de cigares cubains, après la révolution cubaine en 1959. Ayant gagné de nombreux prix pour leurs cigares, la ville d’Esteli est maintenant une des plus grande productrice de cigares au monde.
On peut y visiter l’usine de fabrication, voir comment sont roulées les feuilles de tabac et faire son plein de cigares pour la suite de son séjour. Et si vous avez la chance d’y être durant la saison des récoltes, vous pourrez aller dans les champs de tabac voir les ouvriers à l’oeuvre. Tous les hôtels, quasi sans exception, du coin pourront vous renseigner sur les lieux qui offrent cette visite.
La suite de nos aventures au Nicaragua
à découvrir prochainement sur Détour Local
Ne manque pas ça…
↪ la réserve Tisey dans les environs d’Esteli et ses nombreuses sculptures gravées à même la colline
↪ Alberto notre guide privé passionné et passionnant
↪ le village de la Garnacha dans les environs d’Esteli et avec un de ses locaux souriants
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