Ometepe est une île au milieu du Lac Nicaragua en Amérique Centrale.
Elle est formée de deux volcans, d’où l’origine de son nom qui veut dire deux (ome) et montagnes (tepeti)
C’est vendredi et aujourd’hui, le marchant de légumes passe avec son pick-up pour nous livrer nos fruits et légumes à domicile. Des poules caquettent tout autour de la maison, puis le chien et le cochon du voisin viennent se balader dans notre jardin pour y déguster les mangues qui envahissent le sol.
Le house sitting, c’est quoi ?
Le principe du house sitting c’est de garder la maison de quelqu’un pendant qu’il part à l’étranger. Pour une semaine seulement ou jusqu’à plusieurs mois, les sitters, c’est-à-dire nous, s’occupent des animaux, du jardin et du bon entretien de la maison en échange du logement. Rassurés, nos hôtes peuvent partir tranquilles en sachant qu’ils retrouveront leur maison nickel et leurs animaux en pleine santé à leur retour.
Très commun aux État-Unis, en Australie et en Angleterre, le concept se répand doucement partout dans le monde. En Amérique Central, la majorité des demandes cherchant des sitters disponibles sont faites par des expatriés américains souhaitant rentrer aux États-Unis pour des vacances.
Nos hôtes, Debbie et Ron, un couple américain retraité se sont installés au Nicaragua voilà bientôt 11 ans. Après avoir découvert le pays lors d’un séjour de bénévolat, ils décidèrent de venir s’y installer à plus long terme. Très investis dans la communauté locale, ils ont donné des cours d’anglais, rassemblé des livres pour les enfants du village et font tout leur possible pour aider leurs voisins.
A l’époque, ils doivent rentrer aux États-Unis pour finir leur contrat de professeur respectif, rembourser leurs dernières dettes et vendre tous leurs habits d’hiver afin de pouvoir revenir s’installer définitivement sur l’île d’Ometepe. De retour au Nicaragua, ils trouvèrent une petite hutte sur la plage et décidèrent de la retaper. À la fois plus grande, mais toujours à taille humaine, ils ont pris le temps de la façonner à leur image.
Le printemps dernier, désirant partir en vacances pour un mois en Équateur, ils étaient à la recherche de gens de confiance pour garder leur maison et nourrir leurs trois adorables petits chats. De notre côté, avec Maxime qui avait un contrat web à finir, nous cherchions un moyen de loger à moindre coût (avec un bon accès à internet), tout en continuant d’explorer le Nicaragua. Ça tombait pile poil dans nos plans et, du même coup, dans les leurs.
Les moyens pour trouver un House Sitting
Plusieurs sites Web mettent en lien les gens cherchant des house sitters (et inversement), mais ils sont généralement payants (forfait renouvelable annuellement) et intéressant que pour certains pays (il y a malheureusement très peu d’annonces pour le Nicaragua et l’Amérique latine en général).
Nous avons donc décidé de nous rajouter à tous les groupes Facebook d’expatriés (vente/échange de services ou autre) du Nicaragua en y publiant une annonce proposant nos services. Avec notre petit annonce, nous avons reçu deux réponses positives en quelques jours seulement. Après avoir échangé des courriels de courtoisies, envoyé nos références et parlé en direct sur Skype, nous avons pris notre décision finale. Direction Ometepe. Aussi simple que ça!
Il faut savoir que certains hôtes demandent de payer l’électricité et l’eau et que dans la majorité des cas, la nourriture n’est pas comprise. Cependant, certains sitters d’expérience demandent un frais supplémentaire pour leur service rendu. Dans la norme, le logement incluant eau, électricité, chauffage et commodités (internet, câble, téléphone) est compris en échange de votre présence et de l’entretien des lieux. Tout dépend de vous et de votre hôte. Mieux vaut confirmer le tout préalablement.
À peine arrivés, on s’est tout de suite sentis comme chez nous. Debbie et Ron, nous ont accueillis les bras grands ouverts et le courant est tout de suite bien passé. Ce n’est quand même pas facile de laisser sa maison à deux inconnus durant un mois. Mais notre commune entente immédiate les a fort rassurée.
Après un bon repas accompagné d’une bonne bouteille de vin et des discussions à n’en plus finir, nous sommes partis nous coucher tôt afin d’être en forme pour les formalités du lendemain. Pour les rassurer, eux, et pour nous rassurer, nous, en cas de pépin, ils nous ont fait faire une visite complète de la maison, du voisinage et de la ville en profondeur. Debbie, professeur dans l’âme, avait même noté à l’avance les moindres détails de fonctionnement de la maison. Et ses notes furent très pratiques durant notre séjour.
Nous avons eu quelques tâches, comme payer des factures et bien prendre soin des chats qui avaient quelques blessures de guerres, mais sans plus. Ce fût un mois calme et reposant dans notre nouvelle demeure temporaire, afin de recharger les batteries et d’avancer sur nos projets. Mais également, nous avons pu voir à quoi ressemblait la vie d’expatriés dans la région. Nous étions bien installés, au bord du lac Nicaragua, dans une petite communauté active et à une vingtaine de minutes à pied de la «ville». Réveil matinal avec smoothie à saveur de mangue du jardin, yoga dans le petit studio en hauteur avec vue sur le lac, sieste d’après-midi dans les hamacs de la terrasse, aventures de fin de journées dans les kayaks de Ron et Debbie, puis soupers gastronomiques de pizzas home made quasi deux fois par semaine, on s’est senti rapidement à notre place, comme à la maison. Le rythme du nomade est resté à l’abri dans les sacs et on a pu profiter des petits bonheurs de l’île, lentement, mais sûrement.
Pour ce qui est de l’entretien de la maison, nous avons été bien gâté. Il a été fait par une voisine qui est venue trois fois par semaine, bord de plage et poussière constante obligent. En plus, l’immense jardin a été entretenu par son fils tous les deux jours. La vie de luxe pour des voyageurs comme nous.
Dans l’ensemble, il y a que du positif. Lorsque le timing et la destination tombent à point il est dur de trouver mieux. Pour le voyageur à long court, c’est le moyen idéal pour se ressourcer et de se remettre à jour sur les trucs délaissés lors des grands déplacements.
La suite de nos aventures sur l’île d’Ometepe
disponible sur Détour Local
↪ Notre marchand de légumes qui faisait ses comptes tous les vendredis matins.
↪ Alizé en pleine crise d’amour avec un des chats de Debbie & Ron
↪ Petite demeure accueillante au bord de la plage du lac Nicaragua
↪ Le volcan Madera, un des deux volcans de l’île d’Ometepe au Nicaragua
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