Consultez les journaux locaux pour y trouver les petites annonces:
» Côté Hollandais: Daily Herald
» Côté Français: Fax info & Pélican
Sortez, discutez, sympathisez, rencontrez des gens (rien de tel que le bouche à oreille):
» Côté Hollandais, Simpson Bay: Soggy Dollars, The Palm, Yacht club, la Bamba
» Côté Français, Grand Case: Calmos Café
Désirant vivre et travailler en tant que saisonnier, ils ont trouvé du boulot et ils se sont installés sur cette île paradisiaque des Caraïbes pour un peu plus de six mois. Ils vous racontent à leur façon, l’arrière du décor de la vie dans ce lieu touristique, qui saura aider quiconque cherchant à faire une saison à St-Martin. Voici leur histoire.
Plages, sable blanc et cocotiers, c’est aussi ce qu’on s’imaginait en arrivant à St Martin. La réalité fut tout à fait différente. Découvrir une île comme touriste ou comme futur «local», ce n’est pas la même chose.
Fraîchement atterris sur Saint-Martin, pleins d’idées, d’espoirs et d’histoires d’amis en tête, on est tout fou de vivre notre première expérience dans les Caraïbes. Mais en même temps, c’est la première fois que je me rends compte de la difficulté de débarquer quelque part sans rien avoir prévu. Comment est-ce qu’on va faire ? Et surtout par où commencer ?
Pour avoir un boulot, on se doit d’être bien présentable, reposé, propre, frais et dispo. En d’autres mots, tout ça c’est plus facile à faire quand on a un appart. Le problème est que pour avoir son «chez-soi», il faut avoir ou gagner de l’argent. Et ici, sur Saint-Martin, on apprend dès les premiers instants, qu’il faut beaucoup d’argent au départ, car le propriétaire demande une caution, plus deux mois de loyer en garantie. Ouch!
Mais encore, la pénurie de logement est féroce depuis quelques années et on ne veut pas trop se ruiner avec le loyer. Il faut alors chercher plus loin des grands centres, à moins, de ne pas être difficile sur la sobriété des lieux ou de l’environnement «sécuritaire» de son quartier.
Du coup, par où commencer: trouver un boulot ou trouver un appartement ? Ne sachant pas où sera situé notre futur boulot, c’est dur à dire. Et si on fait le mauvais choix, on devra peut-être se taper quotidiennement de longs trajets en bus. Alors, peut-être louer une voiture est la solution ? Mais avec quel argent ?
Voulant nous installer sur l’île pour une période plus ou moins longue, nous avons décidé comme premier objectif de nous trouver du boulot, ensuite viendra l’appartement. Mais pendant cette période de recherche ardue, nous avons besoin d’un logement temporaire et on l’aimerait le moins cher possible. Quelques jours avant notre atterrissage, on avait finalement reçu une réponse positive d’un CouchSurfer qui accepte de nous héberger. Soulagement! Notre futur ami veut bien nous loger pour trois nuits.
Les CV en mains, bien imprimés à l’avance, on est gonflé à bloc. On commence par les distribuer dans tous les établissements du côté français de l’île, où l’on nous avait conseillé de commencer notre recherche d’emploi. De Marigot à Grand Case en passant par Baie Orientale, on se trimbale en bus locaux de village en village.
Tous ces noms font rêver juste à les prononcer. Sauf pour nous, car on ne reçoit que des réponses négatives. Toutes les équipes sont complètes, la saison n’est pas bonne et on est arrivé trop tard. Pas besoin de nouveaux personnels. Un peu dépités, on rentre à la «maison» épuisés par cette longue journée. Et les mauvaises nouvelles continuent. Il y a quelques problèmes personnels du côté de notre hôte qui veut qu’on quitte demain matin. Merde ! Il va nous faire prendre le large à la recherche d’un nouveau logement temporaire, sans avoir trouvé aucune petite piste de boulot en vue.
Le lendemain, aux petites heures du matin, les sacs à dos avec nous, on se pose dans un petit café avec le WiFi gratuit. C’est parti pour une journée d’email et de coups de téléphone à la recherche soit d’un autre CouchSurfer, soit d’un hôtel à prix raisonnable (très dur à trouver).
On enfile les cafés et les appels. Au milieu de la journée, ça sonne! C’est pour moi, de la part d’un magasin de Grand Case intéressé par ma candidature. Yes! J’ai un essai dimanche! Allez, on va y arriver, ça débloque. Quelques minutes plus tard, un autre CouchSurfer nous répond positivement. La chance nous sourit à nouveau, c’est bon, on peut loger chez lui quelques nuits.
Hermann, un thaïlandais installé sur l’île depuis à peine un mois, nous reçoit gentiment dans son mignon loft avec vue sur la mer. On pose les sacs, on souffle un peu et on lui offre de cuisiner, histoire de nous changer les idées. Apéros, repas à discuter de tout et de rien, on apprécie à fond sa gentillesse de nous accueillir pour quelques nuits. Aucun cv aujourd’hui, mais au moins on a trouvé où dormir sans faire péter le budget.
Dans la soirée, pour ajouter à cette journée forte en «up and down», la dame du magasin nous rappelle pour annuler mon entretien. Elle a trouvé quelqu’un d’autre qui reste toute l’année. Hé oui! J’ai eu le malheur de dire qu’on ne restait que pour six mois. Bon! On garde le moral, demain, on part à neuf heure et on cherche du boulot du côté hollandais.
Petit déj, café et on prend le bus en direction de Simpson Bay, le havre des restaurants du côté hollandais. On commence à déposer nos CV et on constate que de ce côté-ci de l’île, les employeurs sont beaucoup plus intéressés. Ils ont besoin de staffs, car le côté hollandais étant un territoire indépendant, les candidats se font plus rare, dû au visa de travail exigé et plus dur à obtenir pour y travailler dans les règles. Malgré tout, sans aucun visa de travail officiel, on prend quand même notre candidature, sans trop de soucis.
– «Je vous rappelle dans la semaine, on pourra peut-être s’arranger pour les papiers.»
Le positif, ça fait du bien à entendre. La tournée continue. Simpson Bay regorge de restaurants, bars et boutiques à touriste. Pierre dépose dans les bars/restaurant et moi dans les boutiques. On y va à fond, les uns après les autres. Certains endroits semblent bien, d’autres un peu moins. On s’en fout, on les fait tous et on n’en oublie pas un. On croise même une autre jeune comme nous, qui fait la tournée à sens inverse. Une Française aussi, elle constate la même différence que nous avec le côté français.
Puis on tombe sur une boutique, restaurant et un bar tout-en-un. Le comble, on décide donc d’y entrer ensemble. C’est un grill argentin avec un restaurant mexicain à l’étage et une boutique de vêtements bobos & tendances. La gérante nous accueille avec un gros sourire et semble intéressée dès les premières secondes. Elle va voir sa «big boss» qui demande à nous voir là, maintenant, pour une entrevue. Dix minutes plus tard, nous voilà tous les deux engagés.
– «Revenez ce soir à 17h, habillés d’un pantalon noir et de chaussures noires fermées.»
Merde! On n’a pas apporté de chaussures noires. Pas de temps à perdre, il est déjà 15h. En route pour Phillipsburg, à l’autre bout de l’île, pour faire les boutiques. Enfin, on peut respirer un peu. On semble enfin avoir trouvé du boulot. Le salaire de base reste assez faible (5$/h), mais avec du bon service, les pourboires peuvent doubler la paie.
Malgré le boulot trouvé, après nos essais bien réussis, on ne peut pas encore se reposer : on doit se trouver notre appartement. Hermann est génial, mais on ne peut pas abuser de sa gentillesse trop longtemps. La visite pour 3-4 jours, ça va, mais après il faut bouger.
Le temps est venu d’éplucher les annonces des journaux locaux et d’appeler tout ce qui nous tombe sous la main.
– «Merd-ee, on a pris un téléphone du côté français!».
La différence de prix est vraiment énorme pour appeler de «l’autre côté» de l’île. Et à ce qu’on nous raconte, les appels ne passent parfois pas. En direction de la petite boutique tenue par un Indien, nous voilà ressortis avec un nouveau numéro hollandais en poche. On est prêts!
On prend rendez-vous, un par heure, pour des visites dans tous les recoins plus ou moins près de notre lieu de travail. On passe également le mot à nos nouveaux collègues, au cas où, ils entendraient parler d’un truc abordable et confortable. De gauche à droite, du plus au moins cher, on est incapable de trouver preneur. Épuisé par ces premiers jours intenses, on a l’impression qu’on ne pourra jamais trouver. Où va-t-on pouvoir vivre convenablement sans se trouer les poches?
Le lendemain, avec une formation staffs et le boulot en soirée au restaurant, pas moyen de visiter quoi que ce soit. Ne voulant pas abuser de l’hospitalité de notre CouchSurfer (ça fait quand même une semaine qu’on scouate son canapé-lit), on décide d’aller dormir dans l’auberge la moins chère de l’ile. Roulement de tambour… Tadam! 50$ la nuit pour un dortoir et un minimum de trois nuits. Bienvenue à Saint-Martin, ici tout est cher.
On tient bon, on va trouver, mais c’est vraiment éprouvant. Faut garder la tête haute et ne pas se laisser submerger par les émotions. On assume, on fonce, on continue. Nos humeurs font des montagnes russes, mais c’est pour ça qu’on aime voyager à deux. On peut se relayer, dans les moments plus durs.
** merci à Marie et Pierre d’avoir voulu partager le franc côté de leurs expériences avec nous… **
Reste à l’écoute sur Détour Local
La suite de leur aventure:
Travailler dans les Caraïbes, la Réalité
↪ Loger en CouchSurfing sur un bateau, c’est aussi ça vivre sur une île
↪ Saint-Martin, l’île aux cocotiers
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