Cette application nous a permis de trouver des endroits où poser le van pour la nuit.
Très pratique, elle nous a permis et nous permet encore aujourd’hui de trouver de chouettes endroits loin des regards.
Passer une frontière, c’est un moment fort dans tous voyages. C’est un passage qui nous fait prendre conscience de la distance parcourue, de la nouvelle destination à venir et des événements qui n’ont pas encore eu lieu.
Lire les deux premiers articles :
La première étape de notre trip vers la Sicile est franchie. La route est encore longue, mais on est heureux. Le sourire aux lèvres, on ouvre les fenêtres pour crier notre bonheur. La musique à fond, on chante à tue-tête et on se réjouit de la vie qu’on mène. On réalise doucement que notre rêve prend vie. On a acheté notre van, on l’a un peu retapé (il y a encore du boulot) et aujourd’hui, on voyage, on mange, on dort, on parcourt l’Europe à son bord. On se sent plus fort que tout.
Ce soir, ce sera notre première nuit en camping sauvage. Il n’y a personne pour nous accueillir et nous permettre de nous garer devant chez lui. On va enfin profiter et tester les avantages de la vie en fourgon aménagé. Grâce à un site web de partage de bons plans pour passer la nuit en camper van (park4night), on repère l’endroit idéal pour passer la nuit. Tout en haut d’une montagne, une petite plaine dégagée qui permet aux randonneurs de se garer.
Voilà un petit coin isolé comme on les aime. Mais le chemin est assez pentu, une grande première pour nous à bord de Keekoh. Max sûr de lui, avance doucement, donne du gaz, appuie sur la pédale et rétrograde en troisième, Keekoh grogne, mais avance bien. Lorsqu’il souffle trop, Max descend en deuxième et gère tranquillement cette montée qui serpente dans la montagne. Moi, pendant ce temps, je m’accroche à mon siège, et je ferme les yeux. Je ne suis pas à l’aise du tout d’entendre notre van gronder de la sorte. J’ai peur qu’on reste bloqué, qu’on soit trop lourd, qu’on se mette à reculer et à dévaler la pente en marche arrière. Mais heureusement, aucune de mes craintes ne se réalisent et on arrive calmement en haut de la montagne. Dans le noir, pas facile de voir où on arrive et où se garer, mais au moins on est seuls et certains de ne pas se faire déranger.
Dehors, la nuit est sombre, mais au loin, on aperçoit les lumières vivantes de la ville. La forêt autour de nous est calme. À part quelques craquements de branches, tout est silencieux. Maxime sort avec son trépied pour immortaliser notre van dans la nuit noire. Pendant ce temps, je nous prépare un petit souper en amoureux. Cette autonomie est jouissive. Il ne nous manque plus que des panneaux solaires et on sera prêt à vivre presque « off the grid ».
Cette première nuit en camping sauvage se passe merveilleusement bien. Je me réveille avec l’odeur du café que Max est en train de préparer. Au programme de la journée, de la route jusqu’à ce qu’on n’en puisse plus. Personne ne nous attend, on n’a pas d’objectifs précis, seulement avancer le plus loin possible et se trouver un endroit pour passer la prochaine nuit.
On roule en évitant les autoroutes à péages ce qui nous fait tournicoter le long de la côte, de villages en villages. Ça monte et descend, mais cette fois, je me suis habituée. À part les armoires à l’arrière qui s’ouvrent de temps en temps lorsque le tournant est trop sec, la route se passe bien.
J’allais faire une petite sieste d’après-midi, lorsqu’en entrant sur un rond-point, le moteur s’emballe et vrombit démesurément. En gardant son calme, Max se rend compte que quelque chose cloche lorsqu’il enfonce la pédale de frein, mais que le camion continue d’avancer en grondant. Vite, il se met au point mort et glisse doucement sur le bas-côté du rond-point où il arrive à arrêter le véhicule. Quelques voitures nous klaxonnent au passage, mais on ne s’en souci pas. On a un gros gros problème, le moteur continue de gémir comme si la pédale d’accélérateur était enfoncée à fond.
On coupe le contact et le bruit se calme, mais maintenant, il faut trouver le problème. On ouvre le capot, mais ne voit rien d’étrange de ce côté-là. Par contre, lorsqu’on enlève la boite qui recouvre le moteur au niveau de l’habitacle, on découvre que la pédale d’accélérateur était reliée au moteur par une tige maintenue par une attache colson (tie rap) qui a lâchée. Notre étonnement est grand lorsqu’on se rend compte que différentes choses (je ne connais pas encore les termes mécaniques) sont reliées entre elles par de simples attaches en plastique. Le problème pour l’instant est de réparer tout ça et le plus rapidement possible. On se trouve tout de même au milieu d’un rond-point. Heureusement, avec notre capot ouvert, les gens comprennent qu’on a un problème et sont plus indulgents.
Pendant que Max garde son calme et réfléchit, je m’imagine déjà en train d’annuler notre voyage en Finlande devant amener le van dans un garage avec une dépanneuse et tout le tralala. Mais c’était sans compter sur les talents de Mac Gyver de Chico. Il se rappelle qu’on a du fil de fer dont je me sers pour faire des bijoux. En tressant plusieurs brins ensemble, on parvient à en faire quelque chose de solide qui nous permet de fixer la pédale d’accélérateur à la tige et d’enfin repartir. Plus de peur que de mal au final, mais heureusement qu’on n’était pas sur une route avec plus de trafic.
Finalement, on s’arrêtera pour passer la nuit à Pise. On s’achète une belle bouteille de rosé en chemin, pour se remettre de nos émotions, qu’on ira boire à la santé de Ben, un ami de Max décédé il y a quelques années lorsque Max visitait l’Italie, devant la tour de Pise. Le vent est froid et s’engouffre dans les ruelles de la ville. L’ambiance de ce soir est un peu morose. Le van qui déconne, de vieux souvenirs tristes qui resurgissent. On se réconforte avec un bon plat de pâte à la sauce tomate et à l’ail dans le van.
Pour dormir ce soir, on a trouvé un énorme parking gratuit à 15 minutes à pied du centre-ville sur lequel il ne restera que notre van pour la nuit. Demain, c’est le jour du marché, il nous faut quitter les lieux avant 7h du matin.
Dernier bout de route, dernier but à atteindre, ce soir, on devrait dormir à Rome. La route se passe bien, on stresse toujours que notre réparation de fortune lâche, mais elle a l’air de bien tenir le coup et nous emmène tranquillement jusque Rome. Plusieurs autoroutes ne sont pas payantes ce qui nous permet de tracer et d’éviter de serpenter dans la montagne. On sort d’un tunnel pour entrer quelque mètre plus loin dans le suivant. Des bourrasques de vent nous font dévier entre les bandes de routes. Heureusement, il n’y a pas beaucoup de voiture sur l’autre voie.
Avec la lumière du jour qui descend, on se rend compte que les clignotants du camion ne fonctionnent pas lorsque les phares sont allumés. Et le klaxon a, lui aussi, décidé de prendre des vacances. Encore quelques petits soucis mécaniques à ajouter à la liste qui commence à s’allonger rapidement. La réalité d’un séjour à bord d’un vieux camion n’est pas toujours rose.
Arrivés à Rome, park4night ne nous suggère que des camping payant, et c’est vers ceux-ci que nous allons finalement nous diriger pour quelques nuits. On a besoin d’internet, d’une bonne douche et d’un machine pour faire une lessive avant de nous envoler vers la Finlande. On arrive aussi à négocier un prix d’ami pour pouvoir laisser Keekoh durant nos 10 jours de voyage à l’abri du danger dans le parking du personnel du camping. On va pouvoir partir, rassuré de laisser notre nouveau bébé en sécurité.
Ces deux jours, pré-départ passent en un clin d’œil. On a juste le temps de faire un aller-retour jusqu’au centre-ville pour déguster une bonne pizza romaine que c’est déjà le temps de faire nos bagages pour nous jeter dans le froid intense du nord de l’Europe.
Pour en savoir plus sur notre séjour en Finlande
La suite de nos aventures
et un nouveau site web en ligne sous peu.
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