Que ce soit grâce à un site web qui répertorie les offres et demandes ou par une demande spontanée, nous adorons ce moyen économique et différent de découvrir un pays.
L’échange de service est un concept ancien remis au goût du jour et facilité grâce à internet. Pour 25h de travail par semaine on obtient en échange le logement et de la nourriture. Le principe est beau sur papier, mais ce n’est pas toujours facile de s’adapter et d’être sur la même longueur d’onde que nos hôtes.
Conseils pour dénicher son premier échange de service
Si vous passez par un site web:
• Bien remplir son profil et mettre des photos de vous qui sont sympathiques. Les hôtes, qui vous accueilleront dans leur intimité, adorent en savoir sur vous et surtout bien voir à quoi vous ressemblez.
• Essayez d’être original, si vous jouez de l’harmonica ou adorez cuisiner des desserts, c’est un plus qui intéressera peut-être votre futur hôte.
Sachez vous démarquer!
• Lisez bien toutes les attentes de l’hôte, afin de choisir un projet qui vous intéresse réellement. Il sera plus facile de paraître intéressé et intéressant.
• Personnalisez votre demande. Répéter les sujets abordés dans son profil et répondez pourquoi vous aimeriez participez à son projet et ce que vous pourrez lui apporter concrètement.
Si vous faites une proposition spontanée:
Tout dépend de vos capacités, vous pouvez proposer vos services spontanément à des hôtels, des auberges de jeunesses, des restaurants, des cafés, des exploitations agricoles, des agences de tourisme, des ONG, etc…
• Parcourez bien leur site web, s’ils en ont un et repérez leurs besoins potentiels.
• Envoyez un courriel avec un sujet court et attractif, afin que votre email ne parte pas directement à la poubelle.
• Présentez-vous brièvement et expliquer le pourquoi de votre voyage.
• Proposez un échange clair et précis que vous aimeriez faire avec eux.
• Terminez en expliquant ce que l’échange aura de bénéfique pour eux (par rapport aux besoins trouvés ci-haut).
Arrivés une semaine avant l’ouverture officielle du café, il y avait tellement à faire qu’on a dû, tout de suite, se donner à 110%. Laver, poncer, peindre, réparer, il y en avait pour tous les goûts. Le jour de l’ouverture, ne sachant pas trop nos tâches et fonctions, on a finalement improvisé. Max au comptoir et moi en cuisine. La chef cuisinière, qui avait promis d’aider Silje, a profité de ma présence pour s’éclipser et rentrer chez elle. J’ai toute la responsabilité sur le dos, pas de problème, j’assume! La journée se termine un peu tard, mais tout le monde semble content du roulement, l’équipe a bien bossé.
Les jours suivants, Max migre dans la cuisine avec moi et on apprend à gérer comme des bêtes. On n’a jamais fait cela avant, mais ça tourne bien. Pizza, burger, plat du jour, je m’occupe de monter les assiettes et Max s’occupe de la cuisson des différents ingrédients.
Ce qu’on n’avait pas vu venir, c’est que le couple avait prévu un voyage en Islande, bien avant que le projet du café ne naisse et il décide tout de même de partir malgré le succès de la récente ouverture. Silje nous confirme que tout ira pour le mieux, sa famille devrait venir nous donner un coup de main. Le weekend arrive rapidement et nous re-voilà en cuisine. Cette fois-ci, le bouche à oreille ayant fait des siennes, c’est littéralement la folie. On travaille comme des dingues. De plus, la famille en renfort n’a aucune idée des fonctionnements et logistiques de la place. Nous sommes donc, par intérim, devenu responsable de l’ouverture et de la fermeture, de la caisse, des procédures de nettoyage, en plus de nos tâches quotidiennes.
Après seulement deux semaines à Utskarpen, on a atteint rapidement les 100h de travail, total qu’on devait initialement effectuer pour le mois. Le problème n’est pas le nombre d’heures, c’est plus le manque de réciprocité et de reconnaissance. On a l’impression d’être ici que pour bosser, un point c’est tout. On se sent un peu exploités et considérés comme de la main-d’oeuvre abordable. Même sur des sujets discutés préalablement, tels que des petites requêtes de nourritures pour les courses, ils oublient notre liste et ne ramènent rien de ce qu’on avait demandé.
Côté repas, rien de vraiment typique, on mange quasi des pizzas trois fois par semaine (avec les restes du restaurant), car personne n’a le temps de cuisiner ou même de discuter avec nous. Notre vie se résume qu’au boulot-vélo-dodo. Ils cachent mêmes les bières et le vin dans leur chambre pour ne pas partager avec nous, sous prétexte que les finances sont justes dû à l’ouverture récente du café. Ils nous promettent excursions, balades et activités, mais, en fin de compte, il ne se passe jamais rien.
Silje va même jusqu’à nous promettre de payer une partie de notre trajet en bateau Hurtigruten pour aller dans les Lofoten (notre destination à venir), afin de nous remercier du grand effort et implication fournie dans son projet. Cependant, quand arrive le jour de voir la couleur de l’argent, elle panique et nous dit qu’elle ne peut pas nous payer, manque de fonds. Encore une fois, l’argent n’est pas vraiment le problème, mais on se sent utilisés, floués et surtout déçus par toutes ces belles fausses promesses.
Avec toute la tension accumulée, on a dû crever l’abcès. Le ton est monté, Max a un peu gueulé, il y a même eu des larmes et après tous ces moments remplis d’émotions, ça s’est terminé un peu en queue de poisson. On s’est entendus pour qu’ils nous payent la moitié du prix d’un des tickets de bateau, pas grand-chose quoi, mais mieux que rien, pour le surplus de services rendus. Ils partent se calmer avec un tour à vélo et nous optons pour une balade à pied le long de l’eau. En rentrant, on les retrouve, verre de vin à la main et ils nous proposent un repas de réconciliation. Au menu, des steaks de viande de baleine. C’est Max qui se met aux fourneaux et qui nous cuit cette viande rouge, noire aux allures d’un steak de cheval, mais au goût plus tendre et distingué*.
Bon à savoir pour bien réussir son échange
Avant tout, il faut bien discuter avec son hôte le premier soir et insister pour bien définir les fondements de l’échange même s’ils veulent la jouer cool. Une bonne entente claire et bien discutée est primordiale pour assurer un séjour agréable pour tout le monde.
• Combien d’heure de travail, horaire, jour de congé, durée de votre séjour
• Activités, moyens de transports pour s’y rendre (vélos, kayak,…)
• Nourriture (végétarien, alcool, snack,…)
• Quels sont les besoins de l’hôte ? Quel sera votre travail ? Travaillerez-vous seul ou avec vos hôtes ?
Le tout, afin que tout le monde soit satisfait de l’échange. De votre côté, il faut s’assurer de recevoir un logement décent et de la bonne nourriture en suffisance, mais également des activités ou temps libres pour la découverte des alentours. Vous êtes ici avant tout en tant que voyageur, il ne faut pas l’oublier.
Pour votre hôte, il doit sentir que vous l’aidez vraiment, que vous participez de bon coeur à son projet. Des deux côtés, il faut mettre la priorité sur la bonne communication et éviter les malentendus.
Malgré tout, nos aventures à Utskarpen restent formidables. Le but de cet article est de démontrer que l’échange de service, ce n’est pas toujours rose, surtout s’il y a des manques au niveau de la communication. Autant pour nous, cette première expérience nous a appris à ne pas nous impliquer trop personnellement dans un projet. On est là pour aider temporairement, on ne doit pas s’attendre à plus si on travaille plus que l’entente initiale et surtout, on est ici pour rencontrer des gens et vivre une nouvelle expérience. Depuis, nos échanges de service sont beaucoup plus claires et nous permettent de profiter à fond de ce principe merveilleux.
Pour en savoir plus sur la viande de baleine et de phoque.
Nouvel article à venir prochainement
↪ Intérieur du Astas Cafe.
↪ Vue de la fenêtre du salon sur les montagnes enneigées.
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