Le Honduras est aussi connu sous le nom de Banana Republic, pour la grande quantité d’agriculture de banane présente dans le pays.
Le Honduras, on nous l’avait décrit fort dangereux et pas vraiment un pays où il fait bon de vagabonder simplement avec son sac à dos. On a entendu toutes sortes d’histoires allant de la majorité des propriétaires de petits magasins armés de shotgun jusqu’aux villes où même les locaux ne trainent pas dans les rues. Pas trop le genre d’informations qui donne le goût de découvrir un pays.
Malgré ces avertissements, l’autoroute touristique qui parcourt l’Amérique centrale nous mène aux portes de ce pays aux recommandations mitigées. Généralement, on vous conseille les ruines de Copan et la Bays of Island. Pour cette dernière, les fanas de plongée sous-marine seront servis avec l’île de Utila ou de Roatan et son paradis sous-marin lié à la tarière de corail qui s’étend jusqu’au Belize. N’étant, pour le moment, pas trop plongée sous-marine ni vraiment motivés par la visite d’une autre ruine, on nous a conseillé un détour gustatif sur les abords du Lac Yojoa. C’est le plus grand lac du Honduras, parfaitement situé sur notre chemin, entre San Pedro Sula et Tegucigalpa et qui héberge aussi surprenant que ça puisse paraître, une micro-brasserie.
D&B Brewery
L’auberge D&D Brewery au Honduras c’est une ambiance classy et des bières artisanales de micro-brasserie faites sur place, accompagnées de plats savoureux mijotés avec amour. On n’aura pas été déçus.
Créée par un brasseur américain, elle a changé de propriétaires quelques fois avant de maintenant appartenir à un jeune businessman de 25 ans des États-Unis. Une piscine creusée, des cabanes joliment aménagées, un restaurant rustique en bois qui vous sert de la bonne bouffe, de la musique au coin du feu de camp, le tout au beau milieu d’une jungle luxuriante. Sans oublier la bonne bière brassée sur place à la main avec le sourire aux lèvres, vous êtes au paradis. Voilà le cadre enchanteur qui vous attend au Honduras dans cette micro-brasserie hors de l’ordinaire.
Bien organisées et surtout diversifiées selon votre niveau ou intérêt, les activités à faire autour du lac sont disponibles depuis l’auberge. La région étant reconnue pour sa diversité d’espèces d’oiseaux, William et Malcolm, deux ornithologues passionnés, viennent tous les soirs à la rencontre des clients de l’auberge pour les faire rêver en partageant leurs aventures et découvertes. Balades en barque sur le lac à la découverte des oiseaux, pêche avec un local au levé du soleil, randonnées vers des cascades perdues ou des sommets majestueux, il est également possible de partir en trek de plusieurs jours et de loger sur la route dans des villages plus traditionnels qui bénéficie aux locaux.
Aujourd’hui, nous partons à l’aube, accompagnés de Pedro, un jeune homme du village, qui nous emmène sur sa barque à la découverte des oiseaux du coin. 5h45. On passe d’abord chez lui pour prendre le café.
Sa maison est très rustique et penche légèrement d’un côté. Ils sont une dizaine à vivre dans ce petit cabanon en bois et tôle, mais c’est leur sourire qui retiendra notre attention. Les enfants se préparent pour l’école, la sœur se poupoune avant d’aller au boulot en ville, la mère s’attaque déjà aux fourneaux pendant que nous, on sirote tranquilos notre café fraîchement moulu. Prêts pour l’aventure, il ne faut pas oublier les rames de la barque et la paire de jumelles. C’est parti.
Arrivés à la rivière, on grimpe dans une coquille de bois sur les eaux encore brumeuses du matin. On embarque, on s’installe, on chuchote et on se laisse glisser, sans un son, vers le lac et ses marais. Pedro rame tout en douceur. On peut quasi entendre le silence. À son tour, le soleil se lève tranquillement, sans dire un mot. Il fait calme.
Quelques oiseaux virevoltent à droite à gauche. Pedro connait tous leurs noms, hélas, seulement en espagnol. On regarde, on médite, on profite de cette beauté sauvage silencieuse. Les hurlements des toucans nous appellent au loin. Le brouillard se lève timidement et nous permet d’embrasser la finale de cette matinée magique entourée d’eau, de montagne, de jungle et de sauvage.
Après avoir passé une petite semaine au Honduras, à travailler au bord du lac Yojoa sur nos projets et à profiter de la nature des alentours, on se rend compte que ce pays est bien loin de sa mauvaise réputation. Le Honduras semble un pays vraiment captivant et ses habitants, du moins ceux qu’on a rencontrés, restent tous très aidant, sympathiques et curieux.
Mais comme partout, on se fait souvent une opinion à partir des conseils d’autres voyageurs et du feeling ressentit avant d’arriver sur la route. Il y a des endroits où, dû à la constance médiatique négative et outrageuse, notre goût de découverte est rapidement pris de court par notre petite voix sage et avisée.
En fait, toutes ces mises en garde nous ont donné un goût de trop peu. Cette proximité avec le risque quasi-palpable à la frontière, mais qui s’est estompé très rapidement, nous a littéralement laissés sur notre faim. Nous avons exploré trop peu du Honduras, qui je pense, en vaut vraiment la peine.
Pour ajouter à notre soupçon, nous avons rencontré, plus tard dans notre périple en Amérique Centrale, d’autres voyageurs qui eux, avaient eu une vision bien différente du Honduras. Ils nous ont parlés de long en large de la chance qu’ils ont eu de découvrir ce pays et tous ces beaux petits villages, de la jungle luxuriante à proximité et d’endroits magnifiques à découvrir sans hésitation. Merde.
La suite de nos aventures
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