Primo, la zone couverte. Nerf de la guerre, elle définit le point de départ et d’arrivée. Les détours sont possibles, mais la base, c’est la base.
Secondo, il faut planifier un brin. Faites-vous un Google SpreadSheet et noter chacun de votre côté ce que vous aimeriez voir. (sur un seul document collaboratif)
Tertio, créez une carte collaborative avec les détails (point d’intérêts) de ce qu’il y a à faire et à voir (avec les liens) tout au long de la zone, puis téléchargez-la sur vos téléphones.
Go! C’est le moment de profiter…
Avoir un van, posséder ce petit bout de maison sur roues à nous, c’était également, depuis le départ de ce projet fou, la possibilité d’inviter des amis à partager notre route. Il ne faut pas se le cacher, depuis notre non-sédentarisation, pouvoir inviter des amis reste toujours un peu compliqué. En mode échange de services, c’est faisable, mais un peu gênant. Et dans la majorité des cas, on se retrouve au final à louer un appartement commun afin de passer un peu de temps avec nos amis. Mais, il faut dire que ce n’est pas la même chose que d’inviter des gens chez soi, dans nos affaires, à la maison.
On revient donc au printemps dernier, lorsque des amis québécois rencontrés au Nicaragua nous annoncent qu’ils veulent venir nous rendre visite dans le van pour trois semaines ! Nice. Un roadtrip sous le soleil du sud-ouest de la France, entre vignobles, balades, vélos, plein air, fous rires, anecdotes et bonne bouffe entre potes.
Et Keekoh dans tout ça ? De son fort intérieur, il était prêt ! Dès le départ, il a été conçu pour accueillir quatre personnes à coucher et six à manger. Très surprenant pour 7 mètres carré! Entre théorie et pratique, ce serait le premier grand test d’un beau roadtrip avec des amis à bord.
Le point de départ de ce périple, Bordeaux. Fief du vin et grande ville touristique en tout genre. Nos amis, arrivés quelques jours avant nous, ont réservé un petit studio en plein coeur du centre-ville. Petit bémol, grandes villes + centre-ville = un peu galère pour notre grosse baleine roulante.
Le choix fut clair et simple. Selon notre expérience jusqu’à aujourd’hui, c’est souvent plus commode de rester au centre-ville et payer le plein prix en rue, plutôt que de s’éloigner du centre-ville et d’y payer quasi le même prix pour être sur les aires officielles. Le nerf de la guerre, c’est pouvoir se garer en parallèle dans le centre (et trouver de la place bien sûr). Toujours une belle aventure ! Honnêtement, il faut être patient. Prendre un verre (ou plusieurs), manger un bout et tout juste avant de se coucher, sortir et tenter de trouver un stationnement. C’est le meilleur moment.
Bref, logistique de côté, on débute les vacances avec une petite visite de la ville et une planification plus concrète pour les semaines à venir. Let’s do it!
Après le classique tour du centre-ville, photos-photos, ambiance sympa et premier souper décontracté, c’est le moment de prendre la route. Premier arrêt: visiter un grand cru à St-Émilion. En règle générale, quand on invite des gens chez soi, on aime bien les impressionner. Pour nous, c’est pareil. On aime partager à quel point dormir n’importe où, en mode pleine liberté, est une de nos grandes sources de bonheur sur la route. Avec l’aide précieuse de park4night, et de sa communauté, on tente pour la première nuit avec Keekoh, la petite icône « tracteur » de l’application, qui désigne un endroit chez un producteur / une ferme.
On commence en grand ! Au milieu des vignes, avec un magnifique coucher de soleil, du bon vin local (côté proximité du produit, on ne demande pas mieux) et un bon plat cuisiné à bord du van. L’effet fut instantané ! Et le lendemain, c’est la visite du domaine avec le grand-père qui nous fait déguster de façon traditionnelle son savoir-faire et celui de son fils. Wow, wow, wooow ! On adore tellement les lieux qu’on décide de prolonger le séjour pour une nuit supplémentaire. On s’y sent si bien. La nuit s’étend jusqu’aux petites heures, avec de longues discussions comme je les aime, où à un certain moment, on se pose la question: on part d’où pour en être arrivée jusqu’ici !! Une autre bonne soirée à refaire le monde en bonne compagnie. Bref, le matin du départ, après un bon grand verre d’eau bien mérité, on largue à nouveau les amarres en direction de la Garonne, histoire de s’y faire un petit tour à vélo.
En arrivant à Agen, après un bref tour à l’office de tourisme du coin, on découvre un tout nouveau petit café qui propose la location de vélos pour nos amis. De notre côté, nous sommes équipés de nos vélos pliables Beixo. Le Café Vélo (le nom en dit long) nous propose une balade d’après-midi sur la piste cyclable qui longe le canal de la Garonne afin de profiter des alentours. Tout plat, bien vert, ambiance décontractée, cette simplicité tombe pile-poil. Après une petite pause pique-nique, saucisson et fromage obligent (on est en France après tout), on découvre sans trop l’avoir planifié, un charmant hameau perdu. Bastille typique, le soit disant, plus joli clocher d’église de France, bref, on est bien tombé. Et surprise, de longues tables, de la décoration festive et une scène piquent notre curiosité de touristes avertis. Que se passe-t-il ici ? Un mariage ? Un banquet ? Et non, c’est la fête du village. Ce soir, moules frites à 5€, bouteille de vin à 4€, prestation musicale, convivialité, des gens sympas, et je répète, c’est ce soir dès 19h. Euh les gars… On change les plans ? On dort ici ce soir.
On n’a pas le choix. C’est un signe ! La vie veut qu’on célèbre la fête du village avec les gens de Sérignac s/ Garonne. Allez, on retourne déposer les vélos et on ramène le van dans le petit coin d’herbe, à côté des péniches, qu’on a repéré pour y passer la nuit. Argent en poche, maxi-cosi (siège bébé) en main, motivation dans l’âme, c’est partit mon kiki pour une soirée unique. C’est dans ce genre de moment très aléatoire, qu’il faut se dire, que notre vie mérite d’être vécue, pour tous les petits détours qui s’y entremêlent. Que du bonheur. Tout est bon, les gens sont trop sympas, on fait même la connaissance du maire qui nous donne sa bénédiction et nous invite à revenir quand on veut, on y est les bienvenus. Wow !
Merci les vélos, de nous avoir fait prendre le temps, de prendre le temps et par le fait même, d’avoir pu découvrir ce petit village perdu, sans quoi on aurait, sans aucun doute, passer tout droit. C’est fou à quel point, même en voyage, il faut absolument laisser la place à l’inconnu et ralentir le rythme de nos journées. En van, les vélos, c’est littéralement notre perle rare pour dénicher ce genre de moment unique et surtout inoubliable, qui façonne en quelques sortes les moments clefs de nos aventures nomades. On est vraiment content de les avoir à bord, afin de pouvoir rayonner dans les environs et de s’ouvrir aux opportunités locales.
Bon, Keekoh n’est pas encore totalement rénové. Côté sanitaire, la toilette sèche « fonctionne » (la 3e version est en cours de fabrication), mais la douche est toujours dans les plans. Logistique et design réfléchis, il ne manque plus que quelques journées pour exécuter les travaux. Bon d’accord, on traîne un peu, mais chaque chose en son temps. Bref, après quelques jours de proximité dans le van, c’est le temps de revenir en ville, dans un camping (histoire de ne pas répéter les galères de stationnement de Bordeaux), pour y prendre une bonne douche bien méritée et d’être le plus près possible du centre pour visiter la ville.
Tout le monde propre, on nous dit à l’accueil qu’on peut même rejoindre la ville en vélo. Cool ! Autre point en faveur des vélos en van : se garer à distance, pour avoir de meilleures commodités, sans être limité au niveau des transports. La basilique, place du Capitole, jardin japonais et plus encore, on opte pour une balade à pieds du centre. Sur le chemin, on tombe sur un bistrot en coin de ruelle qui comble nos papilles de bonheur : Le May. Au cœur du quartier médiéval, on y mange à merveille, le service est très animé et surtout attentionné, le vin rosé est frais à souhait et les plats originaux sont aussi beaux que bons. On vous le recommande pour votre halte midi, en terrasse (en rue), lors de votre visite à Toulouse. Il y a parfois des restaurant comme ça, qui nous impressionne et surtout nous laisse une très bonne impression de notre court passage dans le chef-lieu de la région d’Occitanie. On profite du restant de la journée pour chiller dans un des beaux parcs de la ville avant de retourner au camping avant la tombée de la nuit.
[…] Je lui dis : « Ami, levez-vous ;
Nous allons faire le voyage. »
Nous partîmes le lendemain ;
Mais (que le bon Dieu lui pardonne !)
Il mourut à moitié chemin :
Il n’a jamais vu Carcassonne !
– Georges Brassens, Carcassonne
Quand on regarde la carte, c’est pas mal un incontournable. Cité riche en histoire et bien restaurée au 19e siècle, elle attire les touristes de part le monde et est d’une certaine façon, selon nous, victime de son succès. Oui, elle est bien jolie et ses ruelles nous transportent dans un temps plus ancien, mais lors de notre passage, elle semblait morte de vie locale et fébrile de touristes armés de leur selfie-stick. On aurait aimé plus de plaques informatives sur l’histoire de la ville, des animations de rue, des mises en scènes, bref, on a eu l’impression que la cité de Carcassonne n’est peut-être pas exploité à son plein potentiel (dû en partie à son fort succès).
Bon, pour mettre en contexte également, à Carcassonne, Keekoh a fait des siennes. Ce qui influence sûrement en partie mon impression des lieux. Un tuyau d’eau qui fuit à plusieurs endroits, une journée de retard à courir à travers la ville (du côté moderne) pour trouver les embouts, joints, serres-vis nécessaires, réparer le van tout pogné (QC: en mauvaise posture), en sueur à sacrer tout le québécois de mon corps, parce que le criss de tuyau de MAAAR-DE ne veut juste pas entrer dans le TA-BAR-NAK de joint, qui lui-même s’est dit : «Aujourd’hui s’t’une OSTIE de bonne journée pour fuiter un peu plus».
– T’as besoin d’aide ?
– Euh NON ! J’ai besoin que ce SIBOIRE de CRISS de tuyau de cochonnerie capitaliste cheapette du calisse, arrête de couler partout.
– Ok, on revient tout à l’heure
Et bien oui, tout ça, c’est possible que ça laisse, peut-être, une marque moins positive des lieux. Qui sait ! 🙂
On se retrouve très vite pour la suite
de notre roadtrip dans le sud de la France.
*Merci à notre partenaire Beixo de nous avoir gracieusement offert nos vélos pliables.
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