Parmi les plus répandues, il y a le vol classique de sac à main, téléphone, caméra ou portefeuille à l’arraché dans les métros par un pickpocket.
Mais également, faites gaffe aux voleurs qui observent votre PIN dans une boutique avant de vous voler votre carte de crédit dans la rue.
Ce billet fait partie d’une série d’articles découvertes sur Barcelone. Souvenir d’une grande ville méditerranéenne où l’atmosphère y est unique en son genre. On vous présente aujourd’hui à Barcelone, le côté moins reluisant de la capitale catalogne d’Espagne: les arnaques.
Barcelone est reconnu, parmi pleins d’autres choses, pour être une ville de pickpockets. Malheureusement, ce genre de vol est assez fréquent, tout aussi fréquent que les gens qui vous vendent tout ce que vous désirez pour subvenir à vos vices sur une base quotidienne.
À la tombée de la nuit, ils sont partout. Très polis, ils vous offrent une consommation à un prix raisonnable, si on compare aux établissements légaux qui les entourent. 1€ pour une bonne cervesa bien fraîche, ça ne fatigue pas votre budget. Ils sont bien organisés, bien structurés et ils comprennent parfaitement le rapport entre l’offre et la demande.
Ces loyaux serviteurs ne s’arrêtent pas à la vente d’alcool et de consommation illicite. Ils offrent un peu de tout. Le critère principal est que la vente doit être expéditive et que le produit devient obsolète ou consommé très rapidement. Que ce soit une rose pour votre douce moitié, un petit chapeau qui s’use vraiment vite, un petit pinson buccal très irritant ou un OVNI multicolore virevoltant en flèche dans le ciel étoilé, ils font le tour des gadgets inutiles, mais très orientés pour les touristes.
Tout sauf le faux.
Les sacoches Prada, les lunettes Ray-Ban, les DVD de contrefaçon et autres babioles du genre sont également disponible par les vendeurs et leur couverture rétractable. En fait, ces derniers me rappellent un peu les marchés éclectiques de Tanzanie où tous les articles sont entremêlés sporadiquement sur le sol en une masse quasi-artistique.
Certains d’entre eux, ne sont pas là que pour la vente. Certains vous offrent tous les machins-trucs que vous désirez, mais en même temps, ils inspectent les lieux. Ils scrutent la démographie des terrasses à la recherche des filons d’or. Le filon d’or, pour eux, ce sont les sacs. Plus particulièrement les sacs des touristes. Ils savent très bien qu’aucun touriste ne laisse leurs biens les plus importants à l’hôtel, malgré les nombreuses recommandations des hôtels et agences. Tel passeport, carte de crédit, chèques de voyages, argent comptant, caméra numérique, cellulaire et j’en passe.
Le moment propice pour la récolte du filon d’or, il peut arriver à n’importe quel instant. En une seconde, un clignement de paupière, un coup d’épaule et voilà, magie. Ta-Dam ! Ils vous ont pris votre sac. Mais le vrai moment propice survient plutôt à la tombée de la nuit. Lorsque tous ces touristes, épuisés de leur excitation journalière, prennent finalement un moment de repos sur une des nombreuses terrasses de la cité. Pichet de sangria à la main, ils discutent dans leur langue maternelle et profitent du climat méditerranéen. Ils ne se soucient plus de leur magot et ils relaxent finalement en savourant la fraîcheur de la soirée. C’est le temps de la récolte, le bonus de fin de soirée pour les pickpockets. À ce moment-là, ils déploient leurs plus fines tactiques, digne des plus grands illusionnistes de ce monde.
Première étape, un éclaireur se promène librement parmi la multitude de terrasses à la recherche d’un grand groupe de touristes. Il faut dire qu’ils sont assez faciles à dénicher. Une vraie cacophonie multilingue qui berce les rues catalognes.
Deuxième étape, ils multiplient les offres de vente à machins-trucs. Ils vous inondent de roses et de chapeaux dans un intervalle de temps très restreint. Le but est de contrôler votre attention, loin de la leur. En d’autres mots, qu’ils fassent partie du décor. Et puis, sans le moindre doute de ce qui se passe vraiment, vous retournez à votre discussion. Peu à peu, seul un signe de la main suffit pour les repousser. Vous ne les regardez même plus. Comme un prince offusqué et énervé de tout ce brouhaha, vous ignorez leur présence. C’est à ce moment qu’ils vous ont eu.
Troisième étape, c’est la préparation en vue de l’illusion ultime. La grande finale ! Ils inspectent les lieux, analysent la synchronisation des feux de circulation, confirment les sorties de métro disponibles, considèrent les petites ruelles avoisinantes et tous autres éléments qui permettraient une échappatoire rapide, simple et efficace. Lorsque tout est orchestré, ils se font signe et passent à l’action. Chacun à son rôle, chacun sait ce qu’il doit faire.
Nous arrivons donc à la dernière étape, l’illusion en elle-même. Avec des nerfs d’acier, un d’eux s’approche sans gène et laisse tomber un accessoire de diversion près de votre magot. Il le ramasse, avec votre sac en plus et il continue tout bonnement son chemin. Il traverse la rue, à la seconde près où le feu change de couleur à son avantage, dépose le colis près d’une sortie de métro, où quelques millièmes de secondes plus tard, un complice récupère la livraison et s’enfuie dans les bas-fonds de la ville souterraine. Notre cher illusionniste, à ce moment, est déjà bien loin, camouflé dans la nuit sombre des ruelles mal éclairées.
Assister à ce genre de spectacle, c’est magique, c’est époustouflant ! La minutie, la subtilité, l’exécution, tout est simplement parfait. Ça vous donne carrément le goût de vous lever et de leur offrir une ovation debout. Si tous les témoins avaient dû payer pour assister à cette prestation, les malfrats seraient beaucoup plus riches qu’avec leur fortune volée. Car les témoins, il en avait une tonne. Tous sont restés hypnotisés par la grâce de leur performance. Moi inclut, tout juste sous mon nez, ça m’a pris une bonne dizaine de secondes pour me rendre compte de ce qui venait de se passer. Le temps que je me lève pour leur courir après, ils avaient disparu.
En vain, si vous désirez assister à ce genre de performance, ne soyez pas en reste. Elles sont présentées quotidiennement à peu près partout à Barcelone et sûrement dans n’importe quelle grande ville de par le monde. Il faut seulement être à l’affût et user d’un peu de chance, ou de malchance. L’illusion du pickpocket, ça reste très agréable à observer, mais lorsque l’addition vous revient, la beauté du truc vous laisse un goût amer en bouche et un vaste trou dans vos poches.
* la version initiale de ce texte a été modifiée
on continue nos aventures sur Barcelone
samedi le 23 mai, restez à l’écoute
tu ne veux pas manquer ça
↪ les fameuses bières Estrella en vente dans la rue pour 1€
↪ en terrasse, faites toujours attention de surveiller vos sacs et de les garder à vue en tous temps
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