Vous n’avez pas de vélo, pourquoi opter pour le jaune avec les vélos de la ville. Avec un forfait de deux (2€) ou sept jours (5€), vous pourrez avoir les premières 30 minutes gratuites.
Idéal pour organiser une visite de la ville, sans le tracas de devoir tout trimballer quand on veut faire une pause.
La raison est simple, mes ancêtres, mes origines françaises, le mec qui a un jour décidé de quitter sa mère patrie pour partir vers l’inconnu de la Nouvelle-France et qui neuf générations plus tard a indirectement créé l’être que je suis aujourd’hui venait de la Rochelle. Et bien, je devais voir de mes yeux vues, ce qu’il a vu tout juste avant son grand départ.
Depuis que je connais l’origine de mes ancêtres français, je ne cesse de m’imaginer à quoi ressemble La Rochelle, ce port d’attache qui relie si intimement la France et le Québec avec ses marins téméraires, qui part leur énergie vibrante ont donné un cachet unique et original à la ville. Et du grand naïf que je suis, j’avais même gardé un tout petit espoir d’y croiser, au plus grand des hasards, quelqu’un qui me ressemblerait un peu, un tout petit peu. Bref, j’étais très optimiste.
Nous en sommes donc au tout début de notre roadtrip estival en France et les premiers kilomètres avec Keekoh se portent quasi à merveille. Il y a et il y aura toujours des ajustements à faire, tant au niveau technique, qu’humain ou même organisationnelle, car la vie en van, en dehors de la beauté #instangrammée du truc, ce n’est pas toujours rose ; mais dans son ensemble, le moral des troupes est bon.
Un exemple pour expliquer la réalité moins dorée de notre quotidien, lorsqu’on veut visiter une grande ville de renom avec le van, c’est toujours plus compliqué qu’on l’imagine. Les stationnements près ou dans le centre ont quasi tous des barres de hauteur et/ou ils sont interdits entre 23h et 7h du matin. Vous me direz, on s’en fou, mais bon avec un petit bout de chou à bord et surtout qu’on en est qu’à nos débuts, on ne veut pas trop prendre de risque. Et même, si on réussit à se garer ailleurs en ville, pour y dormir en rue, et bien, on n’a pas trop de vue, ni d’intimité, ni d’espace pour s’étaler autour du van, sans oublier les tarifs très rapidement hors de prix des horodateurs. Tout ça, ça rend la visite des villes un peu moins romantique. Il ne faut pas oublier les fameuses aires pour camping-car, où avec nos amis du 3e âge, nous partageons très souvent un triste petit bout de bitume, en retrait du centre-ville, sur le bord de routes passantes, au même prix que pour passer la nuit au centre en rue. Bref, ça nous oblige donc à nous reculer encore plus loin du centre-ville, de quelques kilomètres.
Finalement, dans ce cas-ci, à La Rochelle, en cherchant un peu et surtout grâce aux conseils d’amis Bretons, comme nous adeptes de la vie en van, on a déniché un coin tranquille, près d’une rampe de mise à l’eau pour bateau. C’est un très bon conseil en passant, qui s’applique un peu n’importe où ! La vue est splendide et agréable, on est sur le bord de l’eau, au calme et à moins de vingt minutes à vélo du centre de La Rochelle. Ce sera une belle occasion pour tester nos nouveaux vélos pliables.
La nuit se passe sans problème et le matin venu, on en profite pour sympathiser avec nos nouveaux voisins lors du petit-déjeuner. Un couple de longue date, de l’âge de nos parents, voir nos grands-parents, qui dorment dans leur Audi A3 (!!!), avec beaucoup moins de confort que nous dans Keekoh. Ils viennent tout juste d’arriver dans la région, non pas pour le tourisme, mais pour y trouver du boulot. N’ayant pas trop de budgets, ils préfèrent repérer les lieux et un boulot potentiel (lui, mécanicien et elle, travaillant dans le domaine de la restauration) avant de s’y installer à plus long terme. Bien bavards, on discute de la beauté de la région, de nos styles de vie un peu différent de la norme, du courage qu’ils ont de tout recommencer, malgré leur âge, du comment font-ils pour dormir dans un si petit véhicule et du coût assez élevé des environs, malgré les boulots qui se font assez rares, selon eux.
Puis, comme dans toute bonne journée en van qui se respecte, on doit trouver de l’eau pour faire la lessive de nos couches lavables.
Car oui, on a décidé de continuer l’aventure de ce système de couches plus écologiques, plus économiques et plus respirantes pour notre petite nomade (mais qui reste beaucoup plus demandant), malgré notre rythme de vie sur la route. Donc, après quelques semaines de tests, il faut se dire les vraies choses, c’est crissement du boulot. Primo, on n’a pas de machine à laver à bord, et donc on utilise un sac « de kayak » étanche, qu’on remplit d’eau et de savon, pour nettoyer les couches à chaque jour. Sur papier, c’est écolo, ça ne consomme pas d’électricité et qu’un peu d’eau, mais sur la route, trouver de l’eau et surtout prendre le temps de faire tout ça, c’est le nerf de la guerre et surtout pas aussi facile qu’on pensait. Puis, il y a l’essorage à la main, pas non plus si facile, pour finalement passer au séchage, qui va encore quand on est à l’arrêt, mais qui devient vite galère quand on est en déplacement. Bref, l’idée de base valait son pesant d’or, mais l’application n’est pas encore là.
Revenons donc à notre fameuse recherche d’eau. Ayant un peu repéré le coin, on n’a rien trouvé tout près. On va donc devoir sortir les vélos et faire un tour de reconnaissance le long de la piste cyclable avant d’aller en ville. Car il faut dire que la région est choyée, une belle et longue piste cyclable rejoint la ville de La Rochelle, en longeant la côte, jusqu’à…. la plage!! Ce qu’on ignorait complètement, avant de s’y aventurer un peu. Du coup, en arrivant au bout de la piste, on aperçoit une belle douche extérieure, un point d’eau potable, une plage (!!!) avec une grande plaine pour un pique-nique tout près, une buvette sympa pour l’apéro, etc. En gros, va falloir bouger Keekoh. Allez hop !
C’est à ce moment, qu’on se rend vraiment compte à quel point nos vélos prennent de l’importance dans nos aventures, et surtout dans ce genre de situation (lorsqu’on veut visiter une ville en mode city-trip), car c’est le moyen idéal pour bien repérer les subtilités des environs. On y restera une journée en plus que prévu, vu la qualité du spot. Même si on est dans un stationnement beaucoup plus occupé que le précédent, ça se calme très vite le coucher de soleil arrivé. Puis, une bonne douche, une plage et de l’eau à proximité, ce n’est pas du luxe !
Keekoh repositionné, c’est le temps d’aller explorer les moindres recoins de la ville. La lumière est beaucoup plus douce, car on est déjà en fin de journée (les heures défilent à une vitesse folle lorsqu’on voyage en famille et en van), ce qui nous permet d’admirer avec classe le premier coup d’oeil sur la ville. On peut vraiment s’y voir, quelques siècles en arrières, à rêvasser sur la terre promise avant le grand départ, la grande traversée en bateau. Bouteille de rosé en main, avec le soleil qui descend sur l’océan, on s’installe tout près des tours du port et on profite du calme plat qui s’installe sur les lieux. Tout près, la Belle du Gabut Ginguette nous fait voir un côté alternatif, éphémère, qui éclate de bonne humeur et de convivialité. Dans un genre de squat au milieu de la ville de pierres, tant locaux que touristes, s’y rejoignent l’instant de prendre un verre ou plusieurs. On va devoir y revenir demain et prendre le temps de s’y perdre un peu.
Avec Yuna et surtout avec la chaleur qui plombe, les vélos nous permettent de couvrir plus d’endroits à voir tout en profitant d’une petite brise bien appréciée. Les tours, le port, les parcs, les places, les petites ruelles, les arcades, bref pour une balade, c’est réussit. La Rochelle, tu nous as séduit. Sur la pause du midi, un bon sandwich à l’ombre sur la place centrale nous permettent de planifier la suite de nos aventures. Bordeaux, St-Émilion, la Garonne, Toulouse, Montpellier, le Sud nous attendent pour la suite de notre périple estival.
*Merci à notre partenaire Beixo de nous avoir gracieusement offert nos vélos pliables.
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