C’est une initiative originaire de Naples (Italie) qui se veut grande défenderesse de la culture locale.
C’est Luca de Martino, un des investigateurs du projet qui proposa à la rigolade l’idée géniale de jouer au touriste dans sa propre ville.
Plus d’infos sur le regroupement via SiiTuristaDellaTuaCitta
Hier, cette phrase a débloqué quelque chose en moi. Comment faire pour continuer à partager nos voyages et gagner notre vie, fonder notre famille et entrevoir une suite « responsable », tout en respectant notre philosophie de vie plutôt minimaliste, sans pour autant devoir participer à ce cycle infini de consommation ? Ce serait si simple de trouver la bonne façon de partager le monde qui nous entoure à d’autres, sans devoir entrer dans le système, le sérieux, le compréhensible monétaire et le rentable. Nous, on veut permettre à un maximum de gens de prendre conscience de ce qui se cache sur notre belle planète… et basta !
Il n’y a rien à faire, notre projet mûrit. Au départ, nous n’avions aucun public et notre voyage se portait à merveille. On roulait notre bosse de destination en destination, lentement, à notre rythme. Puis, une ou deux personnes, des proches ou des amis, nous demandaient des infos sur un lieu qu’on avait visité. On a vite pris goût à conseiller les gens. À partager nos filons d’or et à les inciter à découvrir plus profondément un lieu qui normalement ne s’arrête qu’aux photos cartes postales. Puis, d’amis en amis, de proche en proche, d’inconnus en inconnus, on faisait des copier-collers de nos réponses qui pouvaient prendre, parfois, des heures à rédiger.
L’idée du blog a alors surgi. Une sorte de portfolio de nos aventures, de notre façon de vivre le voyage et de notre passion nomade. De fil en aiguille, de like en like, de visite en visite, de mois en mois, la force des choses nous amène maintenant, éventuellement, mais de plus en plus sérieusement, à envisager de vivre de notre blog. De prendre cette petite plateforme, cette petite idée et la transformer en un truc rentable, efficace, bien référencé et qui plaît à un maximum de gens. Je vous avoue, que cette idée ne m’enchante pas vraiment encore complètement, même aujourd’hui.
Pour moi, le plaisir de voyager n’a pas de prix et ne devrait pas être rattaché à l’aubaine d’une destination. En fait, voyager, c’est d’abord s’émincer dans l’intimité d’une autre personne qui se fera un plaisir de vous faire goûter, découvrir, comprendre, apprécier son coin de pays, sa ville natale, son lieu fétiche à sa façon. C’est avant tout une découverte humaine, un lieu de rencontre pour s’ouvrir au monde. C’est une façon de repousser nos craintes, nos peurs, nos incompréhensions, nos fausses impressions face au monde qui nous habite. Rien à voir avec les recommandations tops 10 à faire absolument, le matériel à acheter ou les trucs de touristes à voir et à se procurer sans exception avant de partir. Mais en même temps, il faut bien manger et financer la suite des choses.
Publier le plus beau moment de son voyage, ça pogne ! (ça marche !) Mais le voyage, ça devrait rester bordélique et non ressembler à l’image léchée et quasi-improbable qui nous donne « instantagrément » envie de laisser notre petite vie banale et de partir à l’aventure à l’autre bout du monde. Car à l’autre bout du monde, c’est forcément mieux et ça ressemble forcément à une carte postale, non !?
Le voyage, c’est l’homme, c’est l’expérience ressentit par nos rencontres et par la synchronicité avec notre environnement immédiat. Rien à voir avec ce que l’industrie nous promet. Le beau, le léché, le rêve, ça ne sert qu’à immortaliser l’image parfaite qu’on se fait de l’endroit dans nos souvenirs. Car il faut se le dire, voyager, c’est souvent tout croche, avec beaucoup de moments plus «poches» (foireux) que d’autres, mais qui, en fait, tempère notre focus hyperactif (merci société de consommation). Cette modération nous permet de mieux profiter de ces rares moments explosifs, ces pépites de moments présents, ces bouts de secondes inexplicables qui dessinent le contraste de nos aventures à l’étranger. Ils sont rares, intenses et marquants. Mais surtout, il faut prendre le temps de les trouver, car en fait, la beauté est quasi plus dans la recherche que dans la pépite en elle-même.
Dans la réalité des choses, voyager, c’est un peu comme un ramassis de courts moments et d’occasions qui très lentement nous donne une impression globale d’un pays, d’un lieu ou d’un moment à l’extérieur de notre réalité habituelle. Le problème est que beaucoup trop souvent, on vit le voyage en dehors du temps présent, puisqu’il faut, qu’on doit absolument l’immortaliser. Merci technologie ! Nous avons finalement trouvé LA méthode infaillible pour se rappeler de la chance qu’on a, de pouvoir visiter le moindre recoin de cette petite planète bleue et de partager notre bonheur intime à tous nos proches. On profite, on se fait plaisir, mais on ne se rend plus vraiment compte de l’opportunité, et non de la chance, qu’on a de pouvoir librement visiter tel ou tel recoin du monde.
Alors quoi ? Il faut arrêter de voyager, c’est ça ? NON ! Aucunement. Il faut revoir les raisons qui nous poussent à voyager. Voyager, c’est avant tout d’être curieux et ouvert sur l’inconnu. Vouloir apprendre, vouloir communiquer, vouloir échanger avec des gens, des lieux et par le fait même, profiter des bonnes choses que nous apporte la vie en cours de route.
Avez-vous déjà tenté l’expérience du voyage dans votre propre ville ? Avez-vous récemment fait l’attraction « touristique » de votre quartier, village, région, province ou pays ? Savez-vous que des millions de personnes rêvent de vivre l’expérience de votre vie à vous ? Oui, cette même vie qui abrite votre quotidien, que vous croyiez banale a priori. Que plusieurs personnes vont payer des centaines, voir des milliers de dollars pour vivre comme vous, car ils ont entendu parler de votre région dans la dernière édition du magazine Géo Voyage Tendance. En fait, la destination n’a rien à voir dans tout ça, mais c’est sur quoi on se rattache trop souvent. L’expérience en soi est plus profonde, mais elle demande un effort qui parfois manque souvent à l’appel. On confond vacances avec voyage et vice-versa, mais sont-ils vraiment compatibles ? Est-ce qu’un déplacement devrait être considéré comme un voyage, ou des vacances ?
Tout ça, et bien, ça nous ramène à notre façon de voyager avec ma douce. Assis dans mon vieux van, en bon vieux hippie barbus qui réfléchis sur sa vie, je vois les années qui passent et les destinations qui s’accumulent. Puis, je me dis que j’ai un grand besoin de ralentir mes ardeurs. Non pas d’arrêter tout, mais plutôt de sortir de ce mouvement d’obligation à inciter le voyage par le lieu, et pourquoi pas plutôt par l’expérience en soi. Redonner une belle lenteur à nos aventures, même si ça pogne moins qu’une photo de nous, les jambes dans le vide avec nos bottes vintage, devant un canyon un peu flou, grâce au bokeh de ma nouvelle lentille irremplaçable pour tout bon voyageur aventurier qui se respecte. Mais qui, heureusement nous permettra de nous perdre un peu plus dans les petits villages banals et d’apprendre à écouter les petites voix locales qui ont tant d’histoires fantastiques à nous raconter. Reprendre le contrôle du temps qui s’écoule et attiser notre curiosité du commun, du normal, du banal et du bon vieux sentiment de se sentir « chez soi ». Car en dessous de son état brut, le banal cache des petits joyaux, des pépites, qui valent la peine d’être découvertes.
Surtout, je veux prendre conscience de l’impact qu’on a à voyager de la sorte. Prendre le temps de découvrir une région ou même une seule personne, une famille à la fois, sans pour autant devoir constamment glorifier le potentiel attractif de la destination, afin de rentabiliser nos voyages et en faire profiter l’industrie. Le voyage, c’est plus grand que tout ça et il ne faut pas banaliser le sens de nos voyages par un simple déplacement associé à une notion économique. Car voyager, c’est aussi avoir la chance de raconter ce qu’il se passe ailleurs, sans oublier notre impact sur le fondamental : les personnes et les humains qui se cachent derrière chaque destination qu’on visite, aussi pauvres et loin de notre chambre d’hôtel soient-ils, et qui ne profitent pas nécessairement, à part égal, du simple fait de notre présence. Il faut alors s’immerger dans la danse et favoriser ce lien de connexion entre l’ici et l’ailleurs. Nos souvenirs de voyage nous en remercieront.
Comprendre une réalité locale, une expérience de voyage marquante, ça doit se vivre en étape, en prenant son temps, avec modération, une discussion, une personne, une rencontre à la fois. Mais surtout, on oublie trop rapidement que ça peut se vivre chez soi, à la maison, beaucoup plus prêt que l’on croit. Il faut seulement laisser tomber les stéréotypes et user de son imaginaire instinctif, que l’on retrouve seulement lorsqu’on est à l’autre bout du monde, loin de nos problèmes. La distance parcourue ne change en rien à la qualité de vos prochaines vacances. La recherche et l’attention portées sur la réalité locale et la façon dont vous serez aptes à vous imprégner dans celle-ci seront beaucoup plus satisfaisantes et marquantes.
Pour notre part, Détour Local fera peau neuve dans les prochaines semaines, pour vous apporter une image plus juste de l’orientation future de nos périples à travers le monde. Restez à l’écoute, il y a du beau, du banal, mais surtout beaucoup d’aventures bordéliques à venir très bientôt.
La suite de nos aventures à travers l’Europe
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ne manque rien de nos aventures
↪ On n’est pas obligé de voyager à l’autre bout du monde pour se rendre compte de la beauté des paysages qui nous entourent
↪ Un simple petit village avec une belle lumière peut parfois nous surprendre
↪ Prendre le temps de visiter un simple lieu et de se mettre dans l’ambiance locale, même en basse saison
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